Après des défaites consécutives dans une demi-douzaine d’États depuis 2022, le rejet des mesures pro-avortement en Floride, au Nebraska et dans le Dakota du Sud représente les premières victoires dans les urnes pour les Pro-Life depuis l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade qui garantissait un droit fédéral à l’avortement, note Catholic New Agency.
Les électeurs de Floride ont rejeté l’amendement 4, qui aurait ajouté à la constitution de l’État le droit à l’avortement jusqu’à la viabilité de l’enfant (24e semaine de grossesse) ou plus tard si le médecin de la femme le jugeait «nécessaire».
Avec un vote favorable à 57%, la mesure a échoué à recueillir la majorité qualifiée de 60% nécessaire pour une modification constitutionnelle. Le gouverneur républicain Ron De Santis et l’Église catholique de Floride s’y étaient fortement opposés. La Floride conservera ainsi une loi qui restreint l’avortement après six semaines de grossesse, à quelques exceptions près.
La Conférence des évêques catholiques de Floride s’est déclarée ›profondément soulagée’ de ce résultat. «Il reste encore beaucoup à faire pour ouvrir les cœurs et les esprits à la dignité et à la bonté de la vie dans le ventre de la mère et à tous les stades de la vie , poursuivent les évêques. «Nous continuerons à proclamer dans nos églises et sur la place publique la valeur de toute vie humaine et à souligner qu’il existe une meilleure voie pour les femmes, les familles et la société que l’avortement.»
Les électeurs du Nebraska devaient choisir entre deux propositions concurrentes: l’une pro-vie et l’autre pro-avortement. Les électeurs ont approuvé celle qui interdit l’avortement après 12 semaines de grossesse, sauf en cas d’urgence médicale ou lorsque la grossesse est le résultat d’un viol ou d’un inceste. (comme c’est le cas dans la majorité des législations européennes ndlr). La proposition opposée prévoyait un droit à l’avortement jusqu’à la viabilité de l’enfant (24 semaines) ou plus tard pour protéger la santé de la femme enceinte.
Les électeurs du Dakota du Sud ont rejeté à 60% une mesure qui aurait institué un droit à l’avortement. La mesure prévoyait de légaliser l’avortement pour quelque raison que ce soit au cours du premier trimestre et autorisait la réglementation de l’avortement après cette période. Le Dakota du Sud reste ainsi un des rares Etats où l’avortement est interdit.
Le Missouri avait été l’un des premiers États à interdire totalement l’avortement après la chute de l’arrêt Roe v. Wade. Mais les électeurs ont approuvé de justesse l’amendement 3, qui ajoute un droit fondamental à la liberté de reproduction à la constitution de l’État. Selon les autorités, cette disposition interdit toute réglementation de l’avortement.
La Conférence catholique du Missouri a qualifié la mesure d ‘«amendement constitutionnel extrême qui légalise l’avortement à n’importe quel stade de la grossesse sans aucune protection pour l’enfant à naître, même lorsqu’il est capable de ressentir de la douleur».
Les électeurs de l’Arizona ont définitivement approuvé la proposition 139, qui consacre constitutionnellement un droit fondamental à l’avortement. La mesure stipule que l’État ne peut pas restreindre l’avortement jusqu’au point de viabilité de l’enfant, à environ 24 semaines de grossesse. Les avortements plus tardifs peuvent être autorisés selon le jugement d’un professionnel de la santé. Cette mesure annule la loi actuelle de l’Arizona sur l’avortement, qui restreint la plupart des avortements après 15 semaines.
Dans l’un des États les plus permissifs du pays en matière d’avortement, les électeurs du Colorado ont approuvé l’amendement 79, qui inscrit dans la constitution de l’État la loi qui autorise l’avortement pendant les neuf mois de la grossesse.
À l’instar du Colorado, le Maryland a inscrit droit à l’avortement dans la constitution de l’État. À l’heure actuelle, le Maryland n’impose aucune limite à l’avortement. Un avis parental est requis pour qu’une mineure puisse se faire avorter, mais les critiques affirment que cette exigence est facile à contourner.
Les électeurs du Montana, où l’avortement est légal depuis des années en raison d’une décision de justice, ont voté pour inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution de l’État.
L’initiative n° 14 modifie la Constitution du Montana «afin de prévoir expressément le droit de prendre et de mener à bien des décisions concernant sa propre grossesse, y compris le droit à l’avortement». Ce texte garantit le droit à l’avortement avant la viabilité du fœtus, consacrant une décision de la Cour suprême du Montana de 1999.
Les habitants du Nevada ont approuvé une mesure qui codifiera dans la Constitution de l’État la loi déjà existante qui autorise l’avortement jusqu’à environ 24 semaines de grossesse. L’objet sera cependant encore soumis à un deuxième vote en 2026 puisque la Constitution de cet État prévoit que deux votes consécutifs à la majorité simple sont nécessaires pour modifier la Constitution.
Enfin, les électeurs de l’État de New-York ont adopté un amendement sur «l’égalité des droits» pour protéger «les soins de santé et l’autonomie en matière de procréation». A New York, l’IVG est déjà légale pendant les neuf mois de la grossesse. Les évêques de l’État de New York craignent de voir ainsi restreindre les droits des parents à prendre des décisions médicales et autres pour leurs enfants mineurs, y compris les procédures dites «d’affirmation du genre».
Depuis l’abolition de l’arrêt Roe vs Wade en juin 2022, les électeurs de l’Ohio, de la Californie, du Kentucky, du Michigan, du Montana, du Vermont et du Kansas s’étaient déjà exprimés pour rejeter de nouvelles limitations à l’avortement, ou élargir la protections légales de l’IVG. (cath.ch/cna/mp)
Maurice Page
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