«Beaucoup d’écoute, un très bon accueil et un bon dialogue.» Marie-Christine Conrath, coordinatrice du réseau, décrit ainsi à cath.ch la rencontre qui s’est déroulée à l’évêché de Fribourg entre le groupe de représentantes et Mgr Morerod. Il ne s’agissait pas du premier entretien de la sorte, mais les conclusions du Synode sur la synodalité, qui s’est achevé le 26 octobre à Rome, a donné une autre teneur aux discussions.
Le document final, qui a été approuvé directement dans son intégralité par le pape François, a en effet donné à l’Église universelle de nouvelles orientations. Il a notamment réaffirmé la nécessité de responsabilités plus étendues pour les femmes et les laïcs, ne fermant pas la porte au diaconat féminin. Le texte a également ouvert la voie à une autonomie plus grande des Églises locales, en particulier des conférences épiscopales.
Sur cette base, les représentantes du Réseau et l’évêque ont esquissé les perspectives d’évolution de la place des femmes et des laïcs, aussi bien au sein du diocèse que de l’Église en Suisse. Selon Marie-Christine Conrath, Mgr Morerod a précisé au groupe quelles thématiques seraient ou non susceptibles d’être discutées au sein de la Conférence des évêques suisses (CES). «Il suppose que des questions telles que la participation des femmes et des laïcs à la liturgie, notamment la possibilité pour les femmes de prêcher, pourraient être débattues parmi les évêques», note l’agente pastorale dans le canton de Neuchâtel. De même pour l’accession des femmes à la direction des communautés et des équipes pastorales.
Par contre, la question du diaconat féminin ordonné a été perçue comme «trop importante pour être décidée par les conférences épiscopales». L’évêque de LGF pensant qu’une telle autorisation ne pourrait venir que de Rome.
«Je salue en tout cas l’ouverture et la compréhension dont fait preuve Mgr Morerod», assure la coordinatrice du Réseau. Tout en reconnaissant que l’évêque n’a que des prérogatives limitées en matière de réformes, elle regrette que les choses n’avancent pas plus décisivement et rapidement. «J’étais très dubitative par rapport au document préparatoire, qui semblait fermer beaucoup de portes. Mais le document final donne clairement des signes d’espoir. C’est extraordinaire que le pape l’ait approuvé directement. Je pense que les deux points essentiels sont la réaffirmation que le baptême est le fondement de la foi chrétienne et que les baptisés ne sont pas en dessous du clergé. L’autonomie donnée aux conférences épiscopales est aussi un grand pas en avant. Mais maintenant, il faut que les évêques suisses agissent. La balle est dans leur camp.»
La grande crainte des femmes catholiques est que l’on aille vers des «ministères propres aux femmes», que le diaconat ne soit finalement qu’institué et non ordonné. «Sous couvert d’avancée, la tentation existe certainement d’encore une fois cantonner les femmes dans des rôles à part, et d’entériner ainsi l’idée que les femmes sont des êtres humains finalement différents.» (cath.ch/arch/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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