Le Soudan est plongé depuis avril 2023 dans une effroyable guerre civile pour le contrôle du pays Elle oppose le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, chef de l’État, à son ex-bras droit, le général Mohammed Hamdan Daglo dit «Hemetti». Le président Al-Bourhane est soutenu par les Forces armées soudanaises (SAF ou FAS), alors que son ancien vice-président est appuyé par la milice des Forces de soutien rapide (RSF).
Selon les estimations des organisations internationales, le conflit a fait environ 20’000 morts et un nombre indéterminé de blessés. Il a aussi provoqué le déplacement massif de plus de 10 millions de personnes qui ont fui leurs foyers pour trouver refuge à l’intérieur du pays et dans les pays voisins: Soudan du Sud, République centrafricaine, Égypte, Tchad, Érythrée, et Ouganda.
CSW s’est insurgée, le 20 octobre, contre le bombardement d’une mosquée par les FAS, qui a fait entre 15 et 31 morts. Ce n’est pas la première fois que des lieux de culte sont pris pour cible dans cette guerre. En novembre 2023, la plus grande église d’Omdurman (en face de Khartoum) a été bombardée par les forces armées soudanaises. Les RSF ont également attaqué des églises à plusieurs reprises. En mars 2024, des milices islamistes affiliées aux forces armées soudanaises ont déclenché des explosifs à l’intérieur d’une mosquée, également à Omdurman.
Mervyn Thomas, fondateur et président de CSW, a dénoncé, dans un communiqué, les exécutions extrajudiciaires, soulignant que «les rapports qui émergent» à ce propos sont «profondément inquiétants et inacceptables». Il a aussi fustigé les attaques contre les lieux de culte où des civils se rassemblent et cherchent refuge, rappelant que cela constituait «de graves violations» du droit international humanitaire et des droits de l’homme.
En outre, il a relevé «le besoin urgent» de mettre en place des mécanismes de protection internationaux coordonnés, en particulier pour les groupes vulnérables, tels que les femmes et les filles, ainsi que les communautés minoritaires, évoquant à ce propos, les attaques contre des civils dans l’État de Gezira, au centre du Soudan. «Des mesures doivent être prises aussi pour endiguer la prolifération des armes au Soudan et pour punir les responsables», a-t-il suggéré.
Dans un précédent communiqué du 14 octobre, CSW a fait état de l’arrestation «arbitraire» d’un groupe de 26 hommes, en majorité chrétienne, par une unité de renseignement militaire des FAS, à Shendi, dans l’État du Nil, à l’est du pays. Quatorze d’entre eux ont été libérés entre le 12 et le 13 octobre, mais les autres seraient toujours détenus. (cath.ch/ibc/com/ag/rz)
Ibrahima Cisse
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