L’évêque de Limbourg estime que les positions du Synode mondial sur le diaconat des femmes sont importantes, mais pas suffisantes. La décision de laisser ouverte la question d’un éventuel diaconat féminin semble timide, a déclaré M. Bätzing lors d’une conférence de presse dimanche matin à Rome. Mais au moins, la phrase décisive a été reprise. «C’est ce que nous avions demandé».
La décision de maintenir ouverte la question du diaconat féminin, contenue dans le numéro 60 du document synodal, a recueilli le plus grand nombre de voix opposées (97) lors du vote du document final, tout en obtenant la majorité nécessaire des deux tiers. Le fait que la question des femmes puisse ainsi être interprétée comme le plus grand problème au sein de l’Eglise catholique «attriste» l’évêque de Limbourg.
A ses yeux, cela affaiblit la nécessité urgente de traiter du rôle des femmes dans l’Eglise et de leur permettre «de participer à tous les niveaux». Mais malgré tout, plus de 72 % ont voté pour, a-t-il ajouté. L’Eglise catholique en Allemagne peut apporter une contribution à la poursuite de la réflexion sur ce thème, a-t-il estimé, tant au niveau théologique qu’à partir de sa propre expérience de la vie ecclésiale.
Dans leur document final, les représentants du Synode ont voté pour une extension de la participation des catholiques non ordonnés («laïcs») aux processus décisionnels de l’Eglise. Des conseils consultatifs doivent par exemple être établis dans le monde entier. Jusqu’à présent, seuls les hommes ordonnés ont un pouvoir de décision au sein de l’Église catholique. Il n’existe pas à ce jour de consultation des laïcs juridiquement contraignante pour les clercs.
Le président de la Conférence des évêques allemands a annoncé qu’il examinerait la possibilité pour les laïcs de faire désormais partie de la Conférence épiscopale. Mgr Bätzing a déclaré textuellement dimanche: «Comment allons-nous gérer cela en tant que Conférence à l’avenir ? Resterons-nous entre nous ou ouvrirons-nous au moins la Conférence épiscopale à des croyants de notre pays avec un statut d’invités avec droit de parole ?» Selon lui, le document final du Synode sur la synodalité permet cette réflexion. Il n’existe pas à ce jour de consultation des laïcs juridiquement contraignante pour les clercs.
Pour Mgr Stefan Oster, il ressort du document final du Synode que les prêtres et les évêques conservent le pouvoir de décision dans l’Église catholique. L’évêque de Passau a ainsi souligné que c’est ce qui ressort du document final. «Dans ce document, il est tout à fait clair que le processus de ‘décision’ implique le plus grand nombre possible, mais que le processus de ‘décision-taking’ reste réservé à la hiérarchie», a déclaré Mgr Oster dimanche matin à Rome. Dans l’Eglise catholique, seuls les hommes peuvent devenir prêtres, ce qui signifie que les femmes n’ont pas accès au pouvoir de décision final dans l’Eglise.
Mgr Oster a également déclaré que le document final du Synode était ouvert à l’interprétation. Le fait que le pape ait immédiatement publié le document rend son utilisation ultérieure «vraiment difficile». Le Synode, lors de sa rédaction, était parti de l’idée de soumettre au pape des propositions dans le document, à partir desquelles il ferait un texte contraignant.
Lors de la session de clôture de l’assemblée, samedi soir au Vatican, le pape François a annoncé de manière surprenante qu’il publierait directement le document final rédigé par les participants au Synode et qu’il ne publierait pas un texte de synthèse et juridiquement contraignant. «Ce que nous avons adopté est suffisant. Le document contient déjà des indications très concrètes qui peuvent servir de guide pour la mission des Eglises sur les différents continents et dans les différents contextes», a déclaré samedi soir le pontife. François n’a pas précisé le statut canonique du document. (cath.ch/kathpress/be)
Jacques Berset
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