Jésus est sur le chemin qui le mène à Jérusalem. Les pèlerins de Galilée montent à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Le lendemain (en Mc 11), Jésus entrera dans la ville et sera acclamé Roi, Fils de David avant d’être arrêté et de vivre sa passion.
Dans la longue montée vers Jérusalem où Jésus a appris à ses disciples à marcher à sa suite, le caractère humainement impossible de cette marche à la suite de Jésus a été fortement mis en lumière. Pour suivre Jésus, il faut accepter de perdre sa vie, se faire le dernier, le serviteur de tous: ce chemin est rude!
Dans cette montée, les disciples viennent de se révéler aveugles sur le destin de Jésus: ils rêvent d’honneur et de réussite humaine alors que Jésus leur a annoncé par trois fois la mort violente qui l’attend sur la croix. Il est impossible aux hommes de suivre Jésus par leurs seules forces humaines: il leur faut accueillir la lumière!
«Les disciples viennent de se révéler aveugles sur le destin de Jésus»
Or, voilà que sur le bord de la route se trouve un mendiant aveugle, le fils de Timée, Bartimée. Il est là, main tendue, assis, aveugle, incapable de faire un pas, totalement dépendant des autres.
Alors que les disciples croient voir et savoir suivre Jésus, ils viennent de demander les meilleures places aux côtés de Jésus. Sont-ils sourds et aveugles? L’aveugle, lui, va devenir le modèle du disciple.
L’aveugle, Bartimée, a développé son sens de l’ouïe. Il entend la foule qui passe et apprend par elle que Jésus le Nazaréen est là. Il en a entendu parler et espère son passage au cœur même de sa vie.
Aussi, ce jour-là, apprenant qu’il est là, il attend son passage. Reconnaissant en Jésus de Nazareth le Messie attendu, il crie du plus profond de lui: «Fils de David, Jésus, prends pitié de moi».
Son cri est prière; il dit la foi et l’espérance qui l’habitent: en Jésus, un avenir s’ouvre à lui!
«L’aveugle Bartimée est le premier à avoir reconnu Jésus»
Sur ce chemin vers Jérusalem, l’aveugle Bartimée est le premier à avoir reconnu Jésus, fils de David. Il est le seul, à ce moment, à le prier avec insistance et à attendre de lui ce qu’il est venu apporter, le salut.
La foule et les disciples veulent le faire taire: cet aveugle perturbe leur pèlerinage, leur procession. Le lendemain pourtant, à Jérusalem, (Mc 11,1) le cri de l’aveugle sera repris par les foules portant leur rameau pour acclamer ce roi «Hosannah au plus Haut des cieux au Fils de David».
Bartimée n’est pas prêt à se taire: il attend tellement de cette rencontre. Alors, il crie de plus belle: «Fils de David, aie pitié de moi», révélant la foi profonde de l’exclu, du marginal, de celui qui attend tout de l’autre car il n’a rien. Il est pauvre et en attente de Salut. Le «cri confiant» de Bartimée résonne encore aujourd’hui, et peut-être encore plus que toujours, dans notre monde qui voudrait exclure le pauvre, le petit, le mendiant, l’immigré.
Et Jésus l’écoute et l’entend. S’étant arrêté, Jésus, convoque ses disciples: «appelez-le à voix haute». D’obstacle à l’aveugle, voilà les disciples conviés à devenir appelants. Leurs paroles sont fortes – elles viennent d’au-delà d’eux, de Jésus lui-même –: «Confiance, lève-toi, il t’appelle»!
«D’un bond, l’aveugle change de statut; jetant son manteau, il advient à une vie nouvelle»
Alors, d’un bond, l’aveugle change de statut; jetant son manteau, il advient à une vie nouvelle.
Et aussitôt, il voit et il suit Jésus et ses disciples sur le chemin. Foi et audace de l’aveugle convoqué qui croit et passe outre des obstacles : pour lui, être appelé, se lever, voir et suivre ne font qu’un. Le voilà, prenant le chemin de Jésus, chemin qui va jusqu’au bout de l’amour et du don de soi.
Sœur Nicole Lechanteur | Vendredi 25 octobre 2024
Mc 10, 46-52
En ce temps-là,
tandis que Jésus sortait de Jéricho
avec ses disciples et une foule nombreuse,
le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait,
était assis au bord du chemin.
Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth,
il se mit à crier :
« Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! »
Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire,
mais il criait de plus belle :
« Fils de David, prends pitié de moi ! »
Jésus s’arrête et dit :
« Appelez-le. »
On appelle donc l’aveugle, et on lui dit :
« Confiance, lève-toi ;
il t’appelle. »
L’aveugle jeta son manteau,
bondit et courut vers Jésus.
Prenant la parole, Jésus lui dit :
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
L’aveugle lui dit :
« Rabbouni, que je retrouve la vue ! »
Et Jésus lui dit :
« Va, ta foi t’a sauvé. »
Aussitôt l’homme retrouva la vue,
et il suivait Jésus sur le chemin.
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/blogsf/evangile-de-dimanche-confiance-leve-toi-il-tappelle/