Au moins deux personnes auraient signalé les prétendus agissements de l’Abbé Scarcella aux autorités ecclésiastiques. Il se serait agi de «harcèlement» exercé par le chanoine sur des personnes mineures dans le cadre de leçons de piano.
Le classement civil de la procédure a été confirmé au Blick par le Ministère public valaisan. Les raisons de cette décision n’ont cependant pas été rendues publiques, l’Abbé Scarcella s’y étant opposé, rapporte le journal alémanique.
Les accusations contre l’Abbé de St-Maurice sont en fait encore examinées par deux enquêtes internes à l’Église. L’une a été déclenchée suite à une lettre de dénonciation envoyée à Rome par l’abbé Nicolas Betticher en mai 2023 et révélée par le Sonntagsblick en septembre. Mgr Scarcella avait annoncé le 13 septembre 2023 qu’il était mis en cause dans cette enquête préliminaire ordonnée par le dicastère des évêques à Rome et confiée à Mgr Joseph Bonnemain, évêque de Coire. Il s’est, par conséquent, suspendu de sa charge jusqu’à la fin de cette enquête.
Une autre commission d’enquête sur les allégations d’abus touchant des chanoines de l’Abbaye a été mise sur pied par l’institution après que l’émission de la RTS Mise au Point ait mis à jour encore d’autre cas, en novembre 2023. Ce groupe de travail indépendant, chargé de faire la lumière sur ces autres affaires, est composé du procureur général du canton de Neuchâtel, Pierre Aubert, et d’historiennes de l’Université de Fribourg. Il devrait donner ses résultats en été 2025.
Contrairement à la justice civile, le droit canon ne connaît pas de prescription s’agissant d’abus sur mineurs. Si la prescription a été la cause du classement de la procédure du Ministère public, les enquêtes internes pourraient donc arriver à des conclusions différentes. (cath.ch/blick/arch/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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