Tous les prêtres titulaires d’une mission canonique dans le diocèse de Saint-Gall en plus des prêtres incardinés pourront figurer sur la liste pour l’élection du nouvel évêque. Le champ des candidats passe ainsi d’une trentaine à une soixantaine de noms possibles.
Christian Maurer, kath.ch / traduction et adaptation Maurice Page
«Chaque prêtre est ordonné pour un diocèse, un monastère ou une congrégation religieuse. Il appartient ainsi à une ›famille’ déterminée, c’est-à-dire par exemple au clergé du diocèse, aux bénédictins, ou aux capucins», explique à kath.ch le doyen du chapitre cathédral Guido Scherrer. En terme technique on dit qu’un prêtre est ’incardiné’ dans tel ou tel diocèse ou communauté.
En élargissant le cercle des candidats aux prêtres disposant d’une mission canonique cela signifie que tous ceux qui travaillent dans le diocèse de Saint-Gall sur mandat de l’évêque peuvent figurer sur la liste des candidats à l’épiscopat.
Ce doublement de 30 à 60 est dû à une suggestion du chapitre de la cathédrale. «Il s’agit d’établir la meilleure liste possible, a expliqué Guido Scherrer. Il s’agit également d’une marque d’estime envers les religieux et les prêtres de l’extérieur qui ont accompli un bon travail pastoral pendant de nombreuses années.»
Selon le concordat avec le Saint-Siège de 1847, seuls les prêtres du diocèse de Saint-Gall (c’est-à-dire incardinés NDLR) peuvent être admis à l’élection. Une règle que les Saint-Gallois avaient alors eux-mêmes imposée. On voulait éviter ainsi qu’un religieux ne devienne évêque et ne rétablisse l’abbaye bénédictine.
Depuis, les temps ont changé et le nombre de prêtres au sein du clergé diocésain s’est fortement réduit. « Il est logique d’avoir le plus grand choix possible de prêtres saint-gallois pour l’établissement de la liste des six. La limitation aux prêtres incardinés a des raisons historiques qui restreignent inutilement le nombre de candidats », souligne Guido Scherrer.
Le nonce apostolique en Suisse a donné son feu vert cette semaine au nom du Saint-Siège, a indiqué le diocèse le 26 septembre 2024. Afin d’éviter de devoir modifier le concordat, et de risquer de le remettre globalement en cause, on a demandé à Rome une exception unique pour cette élection.
Le Collège catholique se penchera sur le sujet lors de sa session de novembre, car le parlement de l’Eglise cantonale doit également soutenir une telle ouverture. Il devrait s’agir d’une simple formalité.
Les exigences du droit canonique s’appliquent évidemment. Selon celles-ci, un candidat à l’épiscopat doit avoir à un degré élevé, une foi solide, de bonnes mœurs, la piété, le zèle des âmes, la sagesse, la prudence et les vertus humaines; il doit être doué par ailleurs des autres qualités qui le rendent capable d’accomplir l’office dont il s’agit; jouir d’une bonne renommée; avoir au moins trente-cinq ans; être prêtre depuis cinq ans au moins; avoir obtenu le doctorat ou au moins la licence d’Écriture Sainte, de théologie ou de droit canonique (art.378). (cath.ch/kath.ch/mp)
Maurice Page
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