Son invention revient au militant australien pro-euthanasie Philip Nitschke. La capsule Sarco est un sarcophage imprimé en 3D, dans lequel s’installe la personne désireuse de se donner la mort. Elle peut elle-même appuyer sur un bouton, libérant ainsi une grande quantité d’azote. Elle perd alors rapidement connaissance et la mort survient par asphyxie cinq minutes plus tard environ.
Une association a été créée il y a quelques mois en Suisse pour promouvoir ce dispositif, The Last Resort. Elle est coprésidée par Fiona Stewart et le juriste Florian Willet. Ce «petit collectif international de défenseurs des droits de l’homme», comme elle se présente sur son site, souhaite «diversifier (et améliorer) le processus d’aide à mourir en Suisse».
Lors d’une conférence de presse à Zurich le 17 juillet 2024, ses responsables indiquaient que Sarco propose «la plus belle manière de mourir» et serait prochainement utilisée en Suisse. C’est aujourd’hui chose faite. Selon le média hollandais NL Times, l’inventeur de ce dispositif, le militant australien pro-euthanasie Philip Nitschke, a confirmé le recours à ce procédé en Suisse, le 23 septembre 2024, par une Américaine de 64 ans souffrant d’une grave déficience immunitaire.
La ministre suisse de la Santé Elisabeth Baume-Schneider avait pourtant estimé le même jour devant le Conseil national que la capsule n’est pas conforme au droit suisse. Elle ne remplit pas les exigences de la législation sur la sécurité des produits et contrevient à la loi sur les produits chimiques. En juillet dernier, suite à la conférence de presse de The Last Resort, le médecin cantonal valaisan avait déjà interdit l’utilisation de la capsule dans son canton et des réserves avaient été apportées à son usage par le Ministère public schaffhousois.
Mais pour The Last Resort, même si le Conseil fédéral n’a pas approuvé son utilisation «le Sarco peut être utilisé légalement en Suisse car c’est l’un des rares pays du monde où l’aide à mourir n’est pas un délit (sous certaines conditions)».
Philip Nitschke est le premier médecin de l’histoire à avoir légalement assisté le suicide d’un être humain en 1996. Il a créé en Australie l’année suivante l’organisation d’euthanasie volontaire Exit International (qui n’a aucun lien avec Exit en Suisse). Avec sa compagne Fiona Stewart, une ancienne journaliste, ils ont cosigné en 2006 un livre controversé, The Peaceful Pill Handbook, où l’on trouve des conseils pratiques en matière de suicide par poisons ou gaz. Quant à Florian Willet, il a travaillé comme porte-parole de Dignitas en Allemagne. Il figurerait parmi les personnes arrêtées, au côté de deux avocats et d’un photojournaliste du Volkskrant, un journal néerlandais, présent au moment des faits.
Les policiers dépêchés sur place ont saisi la capsule et e corps de la personne décédée a été transporté à l’Institut médico-légal de Zurich pour y être autopsié. (cath.ch/lb)
Lucienne Bittar
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/le-dispositif-de-suicide-sarco-a-ete-enclenche-a-schaffouse/