Se déplaçant avec précaution et en silence, les catéchumènes convergent vers le cierge pascal, exceptionnellement allumé pour cette méditation. A l’aide d’une bougie, ils allument des lumignons posés sous le tabernacle de la chapelle de l’Espace Maurice Zundel, symbole de la présence vivante du Christ. Fabienne Gapany, représentante de l’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF) pour la catéchèse et le catéchuménat, lance une transcription pour deux pianos de Jésus que ma joie demeure. La lumière vive du début d’après-midi qui éclaire la chapelle s’est estompée avec l’arrivée des nuages.
Le partage de la lumière est un des gestes symboliques accomplis par la cinquantaine de catéchumènes, dont une majorité de jeunes de 13 à 35, présents ce dimanche après-midi. Au long de cette méditation filée sur la pêche miraculeuse (Lc, 5,1-11), ils ont déposé un caillou sur l’autel, symbole d’un poids, de doutes qu’ils ne seront plus seuls à porter. «Le passage de Dieu dans ma vie dénoue quelque chose», poursuit Mireille, une des animatrices de l’après-midi. Chacun prend alors le tissu qu’il a trouvé en arrivant dans la chapelle et en défait le nœud.
L’animatrice alterne d’une voix apaisante le récit de la pêche miraculeuse et la symbolique des gestes suggérés par la lecture. Dans la lumière tamisée de la chapelle, chacun replonge dans la prière jusqu’au moment où Fabienne nomme les catéchumènes, tout comme Jésus a nommé ses disciples. Un dernier silence et le groupe remonte dans le hall pour une pause.
«J’ai été très touchée par cette méditation qui m’a apaisée. J’ai pu déposer mes soucis et on est bien accueillis», confie Sarah, 31 ans. Elle a hésité à venir. Elle participe pour la première fois à une rencontre de catéchumènes.
La jeune femme est baptisée et a fait sa première communion, elle est là pour sa confirmation. Le décès de sa grand-mère «très religieuse», il y a bientôt un an, a servi de déclic. Jusqu’à ce qu’elle se décide à venir, elle était en recherche de foi. «J’ai exploré les autres religions: l’islam avec une amie et le bouddhisme avec un ex compagnon», mais elle a souhaité revenir à ses racines: le christianisme qu’elle tient de son père, dont elle a été éloignée suite au divorce de ses parents.
Il y a autant de profils que de participants. Morine, 13 ans, est là pour le baptême. Elle devait se faire baptiser en 2020, mais a dû y renoncer à cause du covid. Elle est de retour en Suisse après quelques années passées en France avec son papa, divorcé. L’adolescente est là pour Jésus et se dit avant tout chrétienne, depuis toute petite. «Orthodoxe, catholique, protestant ça ne change rien pour moi».
A la pause qui précède la messe, l’appréhension silencieuse du début de la rencontre a fait place à des discussions animées. Les jeunes du groupe Aboun, des 14 – 25 ans, rejoignent les participants pour la messe des jeunes prévue à 18h.
La rencontre du dimanche était une première pour la plupart des participants. «On peut considérer que c’est la rentrée, même si certains ont déjà pris part à une rencontre de ce type», explique Fabienne Gapany. En effet, des catéchumènes ont débuté leur parcours un peu plus tôt dans l’année, mais trop tard pour être baptisés ou faire leur première communion à Pâques.
Cette rencontre, il y en a six dans l’année, permet aux catéchumènes de toutes les classes d’âge de se retrouver en dehors des parcours qui leur sont dédiés. Le rendez-vous à l’Espace Maurice Zundel met les candidats au baptême en lien avec le groupe des jeunes Aboun. D’autres réunions se tiendront dans le canton sur le thème de l’eucharistie ou du pardon avec, en plus une visite de l’abbaye de Saint-Maurice. «Lors de ces rencontres, ils se rendent compte qu’il y a quelque chose de plus vaste», indique la responsable du catéchuménat. (cath.ch/bh)
Bernard Hallet
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