Regula Pfeifer, kath.ch / traduction adaptation Maurice Page
L’Institut suisse de sociologie pastorale (SPI) a réalisé cette consultation à la demande du chapitre cathédral, entre le 20 août et le 9 septembre 2024. 173 groupes de discussion se sont réunis, soit 1’305 personnes au total. Ils ont exprimé 750 attentes envers le futur évêque, et pas moins de 171 qualités personnelles souhaitées.
Près de la moitié des groupes étaient constitués de collaborateurs de l’Eglise, et de bénévoles. L’autre moitié était composée de fidèles de base. Quatre groupes étaient composés d’évangéliques-réformés ou de couples mixtes.
La première qualité souhaitée est celle de la ›proximité avec le peuple’. L’évêque doit parler une langue comprise par tous et pouvoir évoluer dans différents milieux de la société.
On attend également de l’évêque qu’il fasse preuve de courage dans l’action pour oser la nouveauté. En tant qu’homme et en tant que responsable, l’évêque doit être attentif, à l’écoute, aimant et spirituellement enraciné. Il est souhaité qu’il soit un pasteur, pas un administrateur. Il devrait plutôt être un joueur d’équipe et pouvoir déléguer des responsabilités et des tâches.
En même temps, il doit être résistant, avoir la peau dure et être résilient. Malgré cela, les participants au sondage constatent qu’«un évêque ne doit pas être un surhomme».
La consultation a cependant mis en lumière une certaine polarisation. Les partisans de la réforme attendent du nouvel évêque non seulement qu’il soit ouvert aux discussions sur le rôle et la place des femmes dans l’Eglise catholique, mais aussi qu’il s’engage activement pour l’ordination des femmes à la prêtrise catholique et qu’il autorise officiellement les prêtres à se marier.
A l’inverse, quelques voix se sont élevées pour défendre la tradition et demander une conversion à la vraie foi.
A propos des abus, les participants demandent non seulement une action rapide, claire et transparente, mais aussi la remise en question des structures et plus d’empathie pour les victimes. (cath.ch/kath.ch/rp/mp)
Quelle est la procédure d’élection de l’évêque?
Le diocèse de St-Gall dispose d’un droit particulier pour la nomination de son évêque. Un groupe d’experts a déjà discuté des résultats du sondage et rédigera une évaluation à l’attention du chapitre cathédral. Ce groupe d’experts a été institué par le chapitre cathédral lui-même et c’est la première fois qu’il intervient dans une élection épiscopale. Dans les prochains jours, le chapitre cathédral discutera des résultats de la consultation ainsi que du rapport du groupe d’experts.
Les treize chanoines établiront ensuite une liste de six candidats potentiels à l’épiscopat. Le doyen de la cathédrale enverra les noms des candidats à Rome par l’intermédiaire du nonce apostolique. Commencera alors une période de vérification des noms. Finalement, la liste électorale sera renvoyée au chapitre cathédral par l’intermédiaire du nonce.
Le jour de l’élection sera fixé en accord avec le Collège catholique (la corporation ecclésiastique du canton de Saint-Gall) qui aura la possibilité de biffer trois noms qui ne lui conviennent pas. Le chapitre cathédral élira ensuite l’évêque et enverra le nom de l’élu à Rome. Enfin le pape confirmera l’élection de l’évêque, dont le nom sera alors rendu public. (cath.ch)
Maurice Page
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