Dans la nuit du 24 au 25 septembre 2023, un policier kosovar avait été tué et un autre blessé dans une explosion à l’entrée du village de Banjska, à 15 km de la frontière serbe. Les hommes soupçonnés d’être à l’origine de l’explosion, un groupe paramilitaire composé de Serbes lourdement armés, s’étaient peu après retranchés dans le monastère de Banjska de l’Église orthodoxe serbe, construit au début du 14e siècle.
Les forces de l’ordre kosovares avait alors mené un assaut contre le groupe, lors duquel trois de ses membres, tous des Serbes du Kosovo, avaient été tués et trois autres arrêtés. Les autres avaient pu fuir. Parmi eux, Milan Radoicic, le leader présumé du commando, un homme d’affaires et responsable politique des Serbes du Kosovo. Celui-ci avait finalement été arrêté le 3 octobre 2023 par la police serbe.
Les inculpés «sont accusés de menace à l’ordre constitutionnel, de terrorisme et de blanchiment d’argent», a précisé le procureur Naim Abazi, en charge de l’enquête. «Au cours de l’enquête, nous avons saisi des véhicules blindés, de l’argent obtenu de façon illégale, ainsi que plus de 1250 armes», a-t-il ajouté, précisant encore que «l’enquête sur cette affaire a été parmi les plus complexes que le parquet ait jamais eu à mener». Il a aussi salué la coopération avec «les meilleurs services nationaux et internationaux», rapporte Kosovo news.
Cet épisode armé avait relancé les tensions entre Belgrade et Pristina, exacerbant un environnement précaire, marqué par une atmosphère de «suspicion mutuelle» et de «perceptions contradictoires» au sein de la population, comme l’avait indiqué au Conseil de sécurité des Nations Unies, le 23 octobre 2023, Caroline Ziadeh, représentante spéciale du Secrétaire général pour le Kosovo. Escalade que l’arrestation par la Serbie de Milan Radoicic avait calmé quelque peu. (cath.ch/lb)
Lucienne Bittar
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