Le 17 juillet 2024, les trois organisations – Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre – rendait publics des témoignages de plusieurs femmes faisant état de comportements qui peuvent être qualifiés d’agression ou de harcèlement sexuel commis par l’Abbé Pierre entre la fin des années 1970 et 2005.
À la suite de ces révélations, le mouvement Emmaüs a mis en place un dispositif d’écoute géré par le groupe Egaé, agence de conseil spécialisé notamment dans la prévention des violences sexuelles. Ce dispositif a reçu de nombreux témoignages concernant des agissements de l’Abbé Pierre. 17 d’entre eux sont présentés dans une synthèse élaborée par le groupe et concernent des violences sexuelles commises par l’abbé Pierre sur des femmes mineures et majeures. Des témoignages qui s’ajoutent aux 7 rendus publics en juillet 2024.
Suite à la violence et l’extrême gravité de certains de ces nouveaux témoignages qui ont suscité un nouveau choc, l’ensemble des membres des bureaux des trois organisations se sont réunis pour prendre des décisions collectives.
La Fondation Abbé Pierre a décidé de changer de dénomination et a initié les démarches prévues à cet effet. Le conseil d’administration d’Emmaüs France a également décidé de proposer le retrait de la mention «fondateur abbé Pierre» du logo d’Emmaüs France à l’occasion d’une Assemblée générale extraordinaire, qui se réunira au mois de décembre 2024.
Autre décision symboliquement forte: le lieu de mémoire dédié à l’Abbé Pierre à Esteville restera définitivement fermé, et l’avenir du centre fera l’objet d’un travail collectif entre ses différentes organisations membres au cours des prochaines semaines, annonce la Fondation. Enfin, une commission d’expert·e·s indépendant·e·s sera constituée sous la conduite d’Emmaüs International, afin de comprendre et d’expliquer les dysfonctionnements qui ont permis à l’Abbé Pierre d’agir comme il l’a fait pendant plus de 50 ans.
«Nous saluons leur courage et les remercions de leur confiance. Nous les croyons et nous sommes à leurs côtés», déclarent les trois organisations, réaffirmant leur soutien total aux victimes.
Le dispositif d’écoute et d’accompagnement du groupe Egaé, mis en place dès juillet, restera ouvert et disponible jusqu’à la fin de l’année. «Toutes les victimes se voient proposer un entretien avec une psychologue spécialiste du psychotrauma pour bénéficier d’une écoute et pouvoir être orientées si besoin vers un accompagnement de plus long terme. Celles qui le souhaitent seront reçues et entendues par des responsables du mouvement Emmaüs», indique encore le communiqué. (cath.ch/com/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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