Le pape a exprimé son inquiétude face à l’attitude provocatrice de membres du gouvernement israéliens qui n’hésitent pas à mettre le feu aux poudres en paradant, escortés par la police, sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam.
C’est qu’a fait à plusieurs reprises l’extrême de droite Itamar Ben Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale, qui n’hésite pas à discuter du bien-fondé du statu quo sur l’esplanade des Mosquées de Jérusalem. Chef du parti d’extrême droite Force juive, il a été inculpé plus de 50 fois dans sa jeunesse pour incitation à la violence ou pour des discours de haine, et condamné en 2007 pour soutien à un groupe terroriste et incitation au racisme, rappelait l’an dernier le journal Le Monde.
Le 13 août dernier, Ben Gvir s’est rendu sur l’esplanade avec plusieurs centaines d’Israéliens pour une prière, bafouant ainsi le statu quo qui autorise les non-musulmans à visiter le lieu mais sans y prier.
Avant de réciter la prière de l’Angélus devant les fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre ce dimanche, le François a tenu à partager une nouvelle fois sa préoccupation devant la guerre qui se poursuit au Proche-Orient. «Une fois encore, je pense avec inquiétude au conflit entre la Palestine et Israël, qui menace de s’étendre à d’autres villes palestiniennes», a-t-il lancé depuis la fenêtre du palais apostolique.
Depuis mercredi dernier l’armée israélienne mène des raids meurtriers sur plusieurs villes et camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie occupée. Au moins 22 personnes ont été tuées. L’armée israélienne, qui dévaste les infrastructures à coup de bulldozers, évoque des «opérations antiterroristes».
Face à cette spirale sans fin de violence, le pontife a une nouvelle fois lancé un appel pour que les négociations – entre Israël, le Hamas et les pays médiateurs – se poursuivent, que le bruit des armes se taise et que les otages israéliens soient libérés. Un appel alors que l’armée israélienne a annoncé ce dimanche 1er septembre avoir identifié le corps de 6 otages. Parmi eux figure l’israélo-américain Hersh Goldberg-Polin dont la mère Rachel avait rencontré le pape au Vatican et l’avait remercié pour ses multiples appels. Les intenses bombardements
François a aussi renouvelé son souhait que l’aide humanitaire soit acheminée dans la bande de Gaza «où tant de maladies, dont la poliomyélite, se propagent également», a-t-il déploré. Lors de son appel, l’évêque de Rome est revenu également sur la nécessité de préserver Jérusalem comme lieu de rencontre et de paix. «Que la paix règne en Terre sainte, que la paix règne à Jérusalem ! Que la ville sainte soit un lieu de rencontre où les chrétiens, les juifs et les musulmans se sentent respectés et accueillis, a-t-il souhaité, et que personne ne remette en question le statu quo dans leurs lieux saints respectifs»
Ce n’est pas la première fois que le pape s’inquiète de la menace sur le statu quo de la ville sainte, régulièrement remis en cause par des mouvements suprémacistes en Israël. En 2017, il s’en était déjà ému alors que le président américain Donald Trump était sur le point d’y transférer l’ambassade des États-Unis, ce que ce dernier avait fait le 14 mai 2018, un acte condamné par la communauté internationale.
Le pape François a également condamné l’attaque terroriste au Burkina Faso ainsi que les frappes russes sur les infrastructures énergétiques en Ukraine. Le pape a confié son émotion après l’attaque terroriste commise à Barsalogho, dans le centre-nord du Burkina Faso, qui a fait environ 200 morts et 140 autres blessés, le 24 août dernier.
Condamnant cet «exécrable attentat contre la vie humaine», le pape a souhaité exprimer «sa proximité à la nation entière» ainsi qu’aux familles des victimes. L’attaque a été revendiquée par un groupe militant affilié à Al-Qaïda connu sous le nom de Jama’at Nusrat al-Islam wal Muslimin (JNIM).
Il s’est dit aussi «proche du peuple ukrainien martyrisé, durement touché par des attaques contre les infrastructures énergétiques», a condamné le pape François sans mentionner l’agresseur russe. «En plus de causer de nombreux blessés, cela a laissé plusieurs millions de personnes sans électricité ni eau».
Demandant aux catholiques de prier pour son voyage de 12 jours en Asie et en Océanie, le pape a enfin fait applaudir un nouveau bienheureux, Ján Havlík, séminariste tué en 1965 «durant la persécution du régime contre l’Église dans l’alors Tchécoslovaquie». «Que sa persévérance dans le fait de témoigner de la foi en Christ soit un encouragement pour ceux qui encore aujourd’hui subissent ce type d’épreuves», a confié le pontife au lendemain de la messe de béatification célébrée à Šaštín, en Slovaquie, par le cardinal Semeraro, préfet du dicastère pour les Causes des saints. (cath.ch/imedia/vaticannews/be)
Jacques Berset
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