Au départ, le but de ce pèlerinage était double, a expliqué à cath.ch Guy Grangier, président ad intérim du groupe des hospitaliers et hospitalières de la Gruyère et environs. Il s’agissait de prolonger l’esprit de Lourdes pour les gens de la région qui n’avaient pas pu faire le pèlerinage à la grotte de Massabielle et d’offrir un moment de rencontre amicale aux brancardiers et aux pélerins. La présence tourne autour de 600 à 800 personnes et les retours sont très positifs.
Animée par la chorale de Suisse romande à Notre-Dame de Lourdes, la célébration a rassemblé des fidèles de la région ainsi que des délégations de plusieurs homes.
«Aller dire aux prêtres de venir ici en procession». Telle fut une des demandes de la Vierge Marie à Bernadette Soubirous, a rappelé Mgr Rémy Berchier, directeur du pèlerinage de la Suisse romande à Lourdes. «Or dans le patois de Lourdes, on utilise le même mot pour dire procession et pèlerinage. Et sur notre pèlerinage terrestre, Marie est toujours la première en chemin. De l’annonciation à Nazareth, à la mort et la résurrection de Jésus à Jérusalem, en passant par la naissance à Bethléem. Après la résurrection, on sait qu’elle a partagé la vie des apôtres jusqu’à sa mort et à son assomption.
Evoquant le sens de la fête du jour, Mgr Berchier a relevé que Marie partage désormais la gloire de Dieu non pas dans le clinquant ou le brillant, mais dans la densité. Comme une mère aimante, elle est à l’affût des besoins de ses enfants, pour les conduire vers son Fils Jésus.
A l’issue de la messe, les fidèles ont marché en procession vers la grotte à quelques pas à l’ombre de la forêt et au pied de la cascade de la Touna. La ressemblance avec la grotte de Massabielle est frappante. Placée à quelques mètres de hauteur, dans un rocher moussu, la Vierge s’adresse à Bernadette agenouillée au bord de l’eau. Plus bas la rivière gronde dans les cailloux.
Après une prière à ‘la sainte de chez nous’, Marguerite Bays, canonisée il y a cinq ans, les pèlerins ont quitté ce lieu hors du temps et du bruit du monde pour regagner leurs foyers.
«Ce pèlerinage est devenu une belle tradition que nous aimerions maintenir», note Guy Grangier. Mais cela demande beaucoup de travail et pas mal d’argent. L’organisation revient à 10-12’000 francs que les brancardiers doivent rassembler. Trouver suffisamment de personnes pour s’engager est aussi de plus en plus difficile. (cath.ch/mp)
L’origine de la grotte de Lourdes de Grandvillard est assez remarquable. A l’instar de la plupart des quelque cinquante grottes que compte le canton de Fribourg, sa construction remonte à une initiative privée. «A l’issue, d’une mission paroissiale en 1958, mon parrain François Dupont suggéra qu’au lieu d’ériger une croix, on bâtisse une grotte de Lourdes. Le Conseil de paroisse, craignant des frais trop élevés refusa d’entrer en matière», a expliqué à cath.ch sa gardienne actuelle Marianne Grangier.
Qu’à cela ne tienne, François Dupont, qui était sellier et qui travaillait pour l’armée, obtient qu’une troupe du génie vienne pour dynamiter le rocher et faire le terrassement de l’esplanade. «Je ne souviens qu’enfant nous montions avec sa femme pour apporter des sandwichs et du thé aux soldats». Le sellier requiert ensuite l’aide de ses camarades et artisans du village pour achever les travaux. La plupart accepteront volontiers de l’aider.
«En 1969, avant sa mort, il m’a confié officiellement la gestion de la grotte.» une tâche que Marianne Grangier assume encore aujourd’hui à la tête d’une petite association. En 1971, une plaque une plaque honorant l’oeuvre de François Dupont a été apposée sur la paroi de la grotte. MP
Maurice Page
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