Sous une pluie battante, Paris s’est transformée, le temps de la cérémonie d’ouverture des JO, le 26 juillet 2024, en une grande scène ouverte. Douze tableaux, pour un show de lumière, de musique et de danse, appelant comme il se doit à la paix, à la liberté, à l’égalité, à la fraternité… et au sens de la fête inclusive. Ainsi du tableau controversé `Festivité`.
Sur un pont enjambant la Seine, debout de part et d’autre d’une DJ arborant une couronne auréolée, des drag queens, accompagnées de danseurs et de performeurs, se préparent à défiler un à un sur le pont. Parmi eux l’actrice Nicky Doll, connue pour avoir présenté la Drag Race France et qui avait déjà porté un bout de la torche olympique avant les Jeux.
Beaucoup ont vu dans cette scène une parodie transgenre de la Cène du Christ avec ses disciples peinte par Léonard de Vinci, un tableau souvent détourné par des artistes ou des publicitaires. Thomas Jolly, directeur artistique de la cérémonie, a démenti pour sa part le 28 juillet s’être «inspiré» de la religion.
Dans un communiqué conjoint publié le 27 juillet, et sans désigner explicitement cette scène, la Conférence des évêques de France et Holy Games (le programme de mobilisation de l’Église catholique pour les Jeux olympiques et paralympiques) ont critiqué certaines outrances et moqueries susceptibles de blesser les chrétiens du monde entier. «Nous croyons que les valeurs et les principes exprimés et diffusés par le sport et l’olympisme participent au besoin d’unité et de fraternité dont notre monde a tant besoin, dans le respect des convictions de tous, autour du sport.» Les évêques ont alors rappelé que «la fête olympique se déploie très au-delà des partis pris idéologiques de quelques artistes».
Ils ont ainsi souligné que «la cérémonie d’ouverture proposée par le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJOP) a offert au monde entier de merveilleux moments de beauté, d’allégresse, riches en émotions et universellement salués».
Sur les réseaux sociaux et différentes tribunes, les réactions n’ont pas tardé. De nombreuses voix se sont indignées d’une cérémonie d’ouverture wokiste, «vulgaire», d’une «mise en scène grotesque», évoquant même pour certaines «un blasphème» ou «un sacrilège», comme sur le site de Tribune chrétienne.
Interrogé, le même jour sur France Inter, l’acteur et metteur en scène Damien Gabriac, qui a participé à l’élaboration de la cérémonie d’ouverture, a défendu un tableau prônant le «vivre ensemble». «Il y avait tout ce qu’est la France: tout le monde ensemble, des petits, des grands, des gros, des maigres, des noirs, des blancs, des Arabes, tous ensemble sur des danses de leurs cultures», a-t-il expliqué.
De fait, une autre explication plus probable, a été avancée sur les réseaux sociaux à propos du tableau «Festivité». Il aurait été inspiré de l’œuvre «Le Festin des Dieux» du peintre hollandais du 17e siècle Jan Hermansz van Biljer. Plus probable, la scène ayant été précédée de la performance de Philippe Katerine grimé en Dyonisos, Dieu du vin et de la fête et ses excès. (cath.ch/com/lb)
Lucienne Bittar
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