Au Mexique, un évêque agressé par une bande de jeunes armés

Mgr Gonzalo Alonso Calzada Guerrero, évêque du diocèse de Tehuacán, dans l’État mexicain de Puebla, a été agressé par un groupe de jeunes armés qui lui ont volé sa camionnette et l’ont abandonné attaché dans une zone non habitée. Les faits se sont déroulés le mardi 23 juillet et viennent d’être rendus publics. Le Mexique est considéré comme le pays le plus dangereux pour les ecclésiastiques.

Le diocèse de Tehuacán, au sud du Mexique, indique dans un communiqué que l’évêque diocésain, qui est sain et sauf, a été intercepté alors qu’il se rendait en voiture dans une communauté pour célébrer la fête du saint patron.

Les bandits armés ont volé sa Mitsubishi L200, modèle 2024, son téléphone portable et d’autres objets personnels de valeur. Ils ont laissé l’ecclésiastique attaché sur le bord de la route. L’évêque, abandonné dans une zone isolée proche de San Martin Atexcal, n’a pas été blessé physiquement et a pu finalement se débarrasser de ses liens.

Fréquentes agressions contre les représentants de l’Église

Au Mexique, les agressions contre les représentants de l’Église sont fréquentes. Selon le Centre catholique des médias (CCM), qui documente la violence, le Mexique est le pays le plus dangereux du monde pour les ecclésiastiques. Rien que pendant le mandat du président Andres Manuel Lopez Obrador depuis 2018, neuf ecclésiastiques ont été assassinés.

Selon les données du Secrétariat exécutif du système national de sécurité publique, de janvier à juin 2024, 3679 vols de voitures ont été enregistrés dans l’État de Puebla, dont 1652 ont été perpétrés avec violence. Mgr Francisco Eduardo Cervantes Merino, évêque d’Orizaba, dans l’État de Veracruz, un diocèse adjacent à Tehuacán, a également signalé que lui et les prêtres qui l’accompagnaient ont été dépouillés sur l’autoroute.

Pays où l’on assassine le plus de religieux

Directeur du Centro Catolico Multimedial (CCM), le prêtre-journaliste Sergio Omar Sotelo Aguilar, un religieux pauliste, confiait il y a quelques années à cath.ch que la liberté de culte au Mexique était minée et gravement menacée par le crime organisé. Pays le plus dangereux du continent latino-américain pour les journalistes, le Mexique l’est tout autant pour les prêtres. «Notre pays, qui n’est pourtant pas en guerre, est celui où l’on assassine le plus de religieux», affirmait-il alors.   

Les violences liées aux cartels de la drogue ont fait plus de 450’000 morts et plus de 100’000 disparus depuis 2006 au Mexique, date à laquelle Felipe Calderon, alors président, lançait une offensive militaire contre le narcotrafic. (cath.ch/kathpress/aciprensa/ccm/be)

Jacques Berset

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