Le pèlerinage à Berdytchiv, qui se déroule chaque année en juillet, est un événement majeur pour l’Église latine d’Ukraine. Notre Dame de Berdytchiv a en effet été proclamée patronne de l’Ukraine par ses évêques et le sanctuaire de Berdytchiv, tenu par les carmes, «sanctuaire national». Que le pape François ait nommé cette année le secrétaire d’État comme légat papal pour célébrer la clôture de ce pèlerinage exprime sa proximité à l’égard du peuple ukrainien, estime Mgr Vitalij Skomarovskyj, président de la Conférence des évêques latins d’Ukraine.
L’histoire du sanctuaire de Berdytchiv remonte au début 16e siècle. Janusz Tyszkiewicz, voïvode de Kiev, qui possédait également des domaines à Berdytchiv, a été fait prisonnier par les Tatars et a fait un rêve dans lequel il voyait des moines prier pour sa libération devant une icône de la Mère de Dieu. Libéré, il fit don du terrain aux carmélites pour qu’elles y construisent un sanctuaire et leur offrit l’icône de la Mère de Dieu Snizhna – Notre-Dame des Neiges – qui appartenait à sa famille.
«Ce lieu depuis a connu différentes situations et a appartenu à différents États. Il y a eu des périodes de prospérité et des périodes de destruction, mais toujours, même à l’époque soviétique, cette fête en l’honneur de la Mère de Dieu a été préservée», précise Mgr Skomarovskyj.
La visite de six jours du cardinal Parolin en Ukraine, la première depuis l’invasion du pays par la Russie, est très remarquée. Le 19 juillet, il a rencontré à Lviv Mgr Mieczysław Mokrzyck, métropolite de l’archidiocèse, ainsi que les autres évêques membre de la conférence épiscopale latine, mais aussi des représentants des autorités civiles. «Cette visite est une nouvelle expression de l’attention que le Saint-Père porte à l’Ukraine. Et de ses grands espoirs de paix», a souligné le cardinal. Pour le Vatican, «l’engagement humanitaire est un moyen de favoriser cette paix». Il me semble, a-t-il avancé aux médias du Vatican, que «c’est aussi la pensée des autorités de Kiev. En Suisse (à la Conférence internationale sur la paix en Ukraine, à Bürgenstocke: ndlr) elles ont évoquées trois dimensions: la question nucléaire, pour éviter une escalade, la question de la liberté de circulation des biens, et enfin, par-dessus tout, la question humanitaire. Le Saint-Siège s’est donc concentré sur cette question également à la demande du gouvernement ukrainien lui-même. Le but est de prendre des mesures qui pourraient réellement conduire à une paix juste.»
Mgr Parolin devrait se rendre ensuite dans la ville portuaire d’Odessa, au sud du pays, un point d’intérêt stratégique dans le cadre de la guerre avec la Russie. La ville a été la cible privilégiée des bombardements et des frappes aériennes russes depuis 2022. (cath.ch/vn/lb)
Lucienne Bittar
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