L’Accord de Samoa définit le cadre général dans lequel s’inscrivent les relations UE-ACP pendant les prochaines années. Soit un ensemble de 79 pays, composés de 48 pays d’Afrique, 16 pays des Caraïbes et 15 pays du Pacifique pour une population globale d’environ deux milliards de personnes. Le texte repose sur six domaines prioritaires que sont: la démocratie et les droits de l’homme, la croissance et le développement économique durable, le changement climatique, le développement humain et social, la paix et la sécurité, enfin, les migrations et la mobilité.
Au départ, il n’a pas été signé par le Nigeria en raison de «préoccupations concernant le langage» relatif à la souveraineté et aux valeurs africaines. Mais, le 28 juin dernier, à quelques jours d’un sommet commercial Nigeria-UE dans la capitale Abuja, le gouvernement l’a finalement paraphé.
La CBCN déplore le fait que le texte donne un statut de droit international à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, ainsi qu’à l’éducation sexuelle complète et à l’avortement, par sa référence prolifique aux approches de genre et à l’expression «santé et droits sexuels et reproductifs». Selon la conférence épiscopale, il ne comporte pas de glossaire des termes, ni de section de définitions pour garantir que toutes les parties ont la même compréhension des termes, ce qui peut poser un problème dans ses phases de mise en œuvre et d’évaluation.
Les prélats africains mentionnent l’article 2.5 qui stipule que «les Parties encourageront systématiquement une perspective de genre et veilleront à ce que l’égalité des sexes soit intégrée dans toutes les politiques». Les évêques regrettent que le terme «santé et droits sexuels et reproductifs» inclue, entre autres, l’orientation sexuelle et l’identité de genre, l’avortement et la «sexualisation de l’éducation sexuelle complète, que les personnes de bonne volonté contestent vigoureusement au Nigeria».
Ce sont tant de «contenus nuancés sur la promotion du LGBT, l’avortement, la promotion des relations sexuelles qui menacent la souveraineté et les valeurs nationales» du pays, estime la CBCN. Les évêques proposent au gouvernement de réaliser des amendements à l’Accord de Samoa et à ses protocoles. S’ils sont acceptés, ils contribueront, selon la CBCN, à empêcher que «la santé sexuelle et reproductive ne devienne internationale par le biais d’un accord de partenariat économique». Ils demandent que le Nigeria se retire de l’accord si ces amendements étaient refusés. (cath.ch/ibc/com/rz)
Ibrahima Cisse
Portail catholique suisse
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