Au moins 30 personnes ont été tuées et 300 autres blessées, le 25 juin, par les forces de l’ordre, lors de violentes manifestations. Les participants s’opposaient à une hausse des impôts prévue par le gouvernement dans le budget 2024/2025, voté par le parlement malgré l’appel des religieux à rejeter le projet.
A la suite de ces violences, le NCCK et le KCCB ont rencontré successivement le Président William Ruto pour discuter de la situation. Lors de sa rencontre avec le Chef de l’Etat, le NCCK lui a proposé de convoquer une conférence nationale sur les finances nationales et la gouvernance. «Le Kenya est le symbole de l’unité nationale. Il de votre devoir de rassurer, de calmer et d’unir sa population, à tout moment», a-t-il rappelé, ajoutant que les religieux sont «très attristés et choqués par les morts et les violences» dont ils ont été témoins.
Pour leur part, les évêques catholiques, qui ne sont pas membres du Conseil national des Eglises, ont reconnu, dans une déclaration, certes, le devoir des citoyens de s’acquitter de l’impôt, mais ont estimé que le gouvernement ne devait pas les surcharger par «une fiscalité excessive», étant donnée les conditions de vie difficiles dans le pays ().
Quelques jours avant les violences, le KCCB avait appelé le gouvernement à revoir son budget de fonctionnement 2024 qu’il considérait comme «oppressif», et qui risque de causer «de grandes souffrances» aux populations vulnérables.
Au la suite de ces différentes rencontres avec les religieux, le Président Ruto a ordonné le retrait du projet de budget, bien que voté par les députés. Il a annoncé qu’il mobiliserait les jeunes et écouterait. Il a également annoncé des réunions multisectorielles et multipartites, pendant les deux semaines à venir autour d’un nouveau projet de budget 2024-2025. (cath.ch/ibc/bh)
Ibrahima Cisse
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