La RKZ assumera à partir de 2025 la coresponsabilité financière de l’aumônerie des requérants d’asile, a-t-il été décidé lors de l’assemblée plénière de l’institution, les 21 et 22 juin 2024, à Altdorf (UR). Une augmentation progressive des charges dévolues à cette tâche est prévue, avec la mise à disposition de 200’000 francs en 2025, de 400’000 en 2026 et de 600’000 en 2027.
Les délégués ont approuvé la proposition visant à partager la responsabilité des coûts pastoraux, dans ce domaine, pour les années 2025 et 2026, principalement entre les Églises cantonales (corporations ecclésiastiques) à forte capacité financière, rapporte la RKZ dans un communiqué du 26 juin.
Ces deux dernières années, la Conférence centrale a déjà accordé un soutien extraordinaire à la Fédération catholique romaine neuchâteloise (FCRN). Car l’Église dans ce canton ne bénéficie pas d’impôts ecclésiastiques obligatoires et doit financer l’aumônerie de l’un des plus importants centres fédéraux pour requérants d’asile, celui de Boudry. «Par ces décisions, les Églises cantonales qui n’ont pas (encore) de centre fédéral sur leur territoire se montrent solidaires avec celles qui ont dû jusqu’ici assurer le financement de l’aumônerie», note la RKZ.
«Il faut faire plus avec moins», a déclaré Roland Loos, président de la Conférence centrale, pour résumer le défi de l’assemblée plénière. Le «plus» de tâches se réfère au financement des mesures nationales contre les abus sexuels, à l’indemnisation des victimes d’infractions prescrites dans le contexte ecclésial et au financement de l’aumônerie dans les centres fédéraux pour requérants d’asile. Le «moins» de ressources financières résulte des sorties d’Église. Celles-ci ont bondi en 2023, diminuant non seulement les revenus en provenance des impôts ecclésiastiques, mais encore plus les versements volontaires dans les cantons où cet impôt est facultatif.
L’augmentation des contributions à la RKZ à hauteur de 500’000 francs, proposée par la présidence pour financer les mesures contre les abus sexuels, a été rejetée par les délégués: les Églises cantonales à faible capacité financière ne peuvent pas concrétiser cette augmentation auprès de leurs paroisses ou communes ecclésiastiques.
Les coûts additionnels très élevés en lien avec les mesures prévues pour lutter contre les abus sexuels n’ont pas été réduits, souligne l’institution faîtière. Un crédit supplémentaire a été approuvé pour alimenter le fonds d’indemnisation, de même qu’une demande de crédit pour financer la mesure relevant des dossiers du personnel.
Le budget 2025 de la RKZ prévoit désormais un excédent de charges de 582’250 francs. Selon la Commission des finances, la Conférence centrale doit solliciter des Églises cantonales à forte capacité financière et leur demander de soutenir provisoirement les prestations nationales contre les abus sexuels. «À moyen terme, toutefois, des réductions se feront nécessaires dans d’autres domaines de la Conférence centrale, comme dans le plus grand centre de coûts, à savoir le cofinancement des organisations ecclésiastiques qui sont actives à l’échelle de la Suisse et des régions linguistiques.»
La Conférence centrale finance, entre autres, une grande partie de la Conférence des évêques suisses (CES). Ce subside est revu tous les quatre ans. Compte tenu des contrats qui ont été conclus ces derniers mois entre la CES et la Conférence centrale, certaines prestations fournies sur la base du subside à la CES seront transférées ou modifiées: Le service «Abus dans le contexte ecclésial» passera le 1er juillet 2024 de la CES à la RKZ. La convention de subventionnement 2025-2028 pour la CES prévoit ainsi un soutien annuel de 2’160’000 (2’315’400 francs jusqu’ici). (cath.ch/com/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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