Une polémique a éclaté en Argentine après que quelques ecclésiastiques ont entonné des chants contre le président en exercice Javier Milei pendant une messe. Des vidéos de cette scène ont fait le tour du web et ont suscité l’émoi. L’évêque auxiliaire de Buenos Aires, Mgr Gustavo Carrara, a présidé le 14 juin la célébration religieuse dans le quartier de Constitucion. Elle s’est déroulée en l’honneur des bénévoles qui s’engagent dans l’alimentation des pauvres. Le slogan «La patrie n’est pas à vendre» a notamment été scandé pendant la messe. Il s’agissait d’une critique de la ligne politique du président Milei. Mgr Carrara a depuis présenté ses «humbles» excuses.
L’archevêque de Buenos Aires a tracé une ligne rouge. Mgr Jorge Garcia Cuerva s’est opposé à l’instrumentalisation des célébrations religieuses à des fins politiques. «Nous sommes réunis ici pour être guidés par l’unité, la fraternité et la paix. C’est pourquoi il n’est pas bon d’utiliser la messe pour diviser, pour fragmenter, pour être partisan», a-t-il rappelé.
La presse locale a largement commenté l’incident. Pour le portail «TN», se présenter comme des «kirchneristas», comme on appelle en Argentine les partisans de l’ex-présidente de gauche Cristina Kirchner, serait un risque pour l’Eglise et le pape. L’Eglise doit préserver son caractère non partisan. Un prêtre est le berger de tous les fidèles de sa communauté. S’il se rallie à un groupe politique particulier, il provoque une division et réduit ainsi la dimension universelle du message religieux.
Le quotidien de gauche Pagina 12 voit les choses tout autrement. Après les violents débordements lors des protestations contre les réformes de Milei, le journal a même lancé des accusations de terrorisme contre le gouvernement. Des provocateurs auraient ainsi été introduits de manière ciblée lors des manifestations. La gauche critique le fait que la pauvreté ait encore augmenté sous Milei.
Le journal La Nacion a estimé de son côté que Milei avait terminé ses six premiers mois de mandat avec des succès considérables: Il a réduit le déficit budgétaire, endigué l’inflation et augmenté les réserves, tout en gardant la crise sociale sous contrôle.(cath.ch/kna/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/argentine-leglise-sexcuse-pour-des-slogans-anti-milei/