L’Église romande accueille quinze nouveaux diplômés en pastorale

«Faites-vous du bien, vivez positivement votre mission! Et gardez un cœur dilaté», a lancé le diacre Philippe Hugo, directeur du Centre catholique romand de formations en Église, le 15 juin au Mont-Pèlerin, aux quinze nouveaux diplômés. Cinq ont reçu le diplôme de la Formation d’animateurs pastoraux et dix le Certificat de pratique pastorale – une première cette année.

Geneviève de Simone-Cornet pour cath.ch

Les nouveaux diplômés du Centre catholique romand de formations en Église (CCRFE), issus cette année des cantons de Genève, Vaud et Fribourg, se sont retrouvés samedi au Mont-Pèlerin, sur les hauts de Vevey, pour la cérémonie de remise des diplômes et certificats.

Cette journée a signé la fin du cursus de trois ans en cours d’emploi, avec deux jours de cours par semaine, pour les diplômés de la Formation d’animateurs pastoraux (FAP), et de dix-huit mois, également en cours d’emploi, avec 500 heures de formation, pour ceux du Certificat de pratique pastorale (CPP).

Les premiers sont animateurs pastoraux, les seconds collaborateurs pastoraux. En dix ans, a relevé son responsable, le diacre Philippe Hugo, le CCRFE a décerné 83 diplômes, soit plus de huit par an.

Chaque nouveau diplômé a reçu un ministère de l’évêque. Ils collaborent à l’exercice de la charge pastorale sous la responsabilité d’un représentant ou d’une représentante de l’évêque pour une région diocésaine, dans différents secteurs de la pastorale paroissiale ou catégorielle, auprès des enfants, des adolescents, des personnes fragiles, âgées, en situation de détresse ou de précarité.

Un certificat pour valider un engagement déjà existant

Cette année a vu la première volée de diplômés du CPP, une formation destinée à des laïcs qui ont déjà derrière eux un parcours professionnel et une expérience de vie – alors que les diplômés de la FAP se destinent professionnellement à une activité pastorale. Le certificat qu’ils ont reçu vient valider un engagement en Église.

«Ils ont bénéficié d’une formation novatrice, a précisé Stefan Constantinescu, formateur, responsable du Département adultes de l’Église catholique du canton de Vaud: mixte, en présentiel et par visioconférence, et très orientée vers la pratique. Avec une approche par compétences et un journal de bord numérique pour relire leur expérience pastorale.» Ont été formés ainsi non des professionnels, mais des disciples.

Des disciples appelés à la liberté

La journée a commencé par une messe d’action de grâce célébrée dans la chapelle Saint-Joseph par l’abbé Jean Glasson, curé de Vevey, assisté du Père Jean-Claude Pariat, spiritain, et du diacre Philippe Hugo. L’occasion pour ce dernier, qui prononçait l’homélie, de rappeler aux nouveaux diplômés que, disciples, ils se mettent à la suite du Christ et au service de leurs frères et sœurs. Et que leur itinéraire spirituel pourra les mener, comme le prophète Élie, «de l’ardeur des commencements à la fatigue et au découragement», les contraignant à «une démaîtrise».

Messe d’action de grâce, 15 juin 2024, dans la chapelle Saint-Joseph par l’abbé Jean Glasson, assisté du Père Jean-Claude Pariat, spiritain, du diacre Philippe Hugo et de l’abbé Cyrille von Mandach | © Geneviève de Simone-Cornet

Ainsi le disciple, comme Élisée, à qui Élie a confié son esprit et sa force, est appelé à la liberté: «Être disciple, ce n’est pas nous identifier au maître, mais nous mettre en route vers notre liberté. Suivre le Christ est un acte libre», a poursuivi le diacre permanent.

Une fois formé, le disciple doit partir, consacrer ses ressources vitales à Dieu pour nourrir les autres»; car «le service pastoral et missionnaire se fonde sur la consécration à Dieu de ce qui nous fait vivre pour permettre à d’autres d’en vivre».

La pastorale, un accueil

A l’heure de remettre les diplômes, devant la chapelle, Philippe Hugo a souligné que la pastorale est une hospitalité, une manière de faire de la place pour tous dans la demeure de Dieu – «les oiseaux qui volent haut et ceux qui se cognent aux vitres», a-t-il dit en écho au psaume 83. «C’est un accueil, un être avec, un cheminer avec. C’est communiquer une joie qui nous vient d’ailleurs, la joie du Ressuscité. Pour cela, il nous faut écouter les pleurs et les souffrances de nos contemporains pour célébrer avec eux Dieu qui nous précède.»

«Je vous souhaite un cœur qui se dilate, a-t-il encore lancé aux nouveaux diplômés. Gardez dans votre mission un espace qui vous fait du bien pour faire du bien. Nous nous réjouissons du chemin qui se poursuit.»

Une partie de l’équipe des formateurs du CCRFE | © Geneviève de Simone-Cornet

Une aventure hors du commun

De leur côté, les diplômés ont remercié leurs formateurs, évoquant «un regard qui nous élève, nous aime, nous espère. Un regard de vie», ainsi que l’écoute et la bienveillance des professeurs et leur rigueur et exigence. «Cette formation fait grandir dans la foi et ouvre des chemins, ont-ils souligné. C’est une aventure spirituelle et humaine hors du commun, marquée par le décentrement, le dépouillement, la pesanteur et la grâce.»

Ils ont aussi appris que «lorsque nos convictions nous y poussent, sortir du cadre normatif est parfois l’attitude la plus adaptée» face au défi de transmettre la Bonne Nouvelle dans un monde où elle n’est plus comprise. (cath.ch/gdsc)

Les quinze nouveaux diplômés du Centre catholique romand de formations en Église

FAP (Formation d’animateurs pastoraux)
Clotilde Jollien (VD): «Entre impuissance et espérance. Comment la présence de l’agent pastoral envoyé en pastorale sociale est-elle vecteur d’espérance au cœur de l’impuissance?»
Maude Liechti (VD): «Les sacrements d’initiation chez les jeunes de 15 à 25 ans: le baptême et la confirmation»
Marianne Plancherel (FR): «Le regard de Vie»
Naomi Rieker (VD): «Quand une pastorale des rassemblements se fait chemin vers le Christ: l’évangélisation de la jeunesse chrétienne d’aujourd’hui»
Pierre Wermelinger (FR): «Le juste prix. Application de la doctrine sociale de l’Église dans un établissement public»

CPP (Certificat de pratique pastorale)
Barbara Bargiel (FR): «Conscience et foi des enfants cheminant vers la vie eucharistique»
Marguerite Chaland (VD): «L’espace de transition, entre vie contemporaine et vie bénie»
Pablo Duarte (VD): «La prison comme lieu théologique. Lieu de rencontre entre Dieu et les hommes»
Emma-Jane Farrely (VD): «Embracing vulnerabiliy: letting go into the ground of Being»
Laurence Faulkner Sciboz (GE): «Crise climatique et catéchèse»
Marie-Noëlle Gleron (VD): «Le sacrement de confirmation»
Marlène Poncet (VD): «L’accompagnement d’une résidente qui avait perdu le goût de vivre»
Chiara Rosati (VD): «La pastorale giovanile»
Natacha Schott (VD): «En pastorale sociale et de rue, est-ce que ›l’écoute’ permet l’annonce?»
Fabienne Veil (GE): «Réflexion sur l’accompagnement en Église aujourd’hui des adolescents qui demandent le baptême et qui n’ont pas de repères de la foi chrétienne»

Les diplômés des deux filières du CCRFE, 15 juin 2024 | © Geneviève de Simone-Cornet

Rédaction

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