En juillet 2023, le président irakien Abdul Latif Rashid avait annulé le décret 147, pris par son prédécesseur Jalal Talabani le 10 juillet 2013, qui établissait le patriarche comme chef de l’Église chaldéenne «en Irak et dans le monde» et le reconnaissait comme «responsable des biens de l’Église», détaille l’agence Fides.
La disposition présidentielle avait ouvert une crise dans les relations entre le patriarcat chaldéen et la direction politico-institutionnelle irakienne, crise qui avait poussé Louis Raphaël Sako à quitter le siège patriarcal de Bagdad pour s’installer à Erbil.
Ces derniers jours, un décret signé par le Premier Ministre irakien Muhammad Shiaa al-Sudani a réaffirmé la nomination du Cardinal Sako comme Patriarche de l’Église chaldéenne et l’a de nouveau reconnu comme le responsable ultime des biens et des dotations de son Eglise patriarcale. Le décret, reconnaissant les prérogatives du cardinal Sako, avait ouvert la voie à la sortie de crise et au retour du patriarche à Bagdad.
Le jour de son retour, toute la communauté locale, avec les religieuses, les prêtres et les évêques Basilius Yaldo et Shlemon Warduni, s’est rassemblée autour du Patriarche.
Dans son homélie, Louis Raphaël Sako a rendu grâce à Dieu «pour avoir mis fin à cette phase difficile d’injustice, grâce à l’initiative courageuse du Premier ministre, Muhammad Shiaa Al-Sudani». «La disposition du Premier ministre, a ajouté le cardinal irakien, redonne confiance aux chrétiens qui ont été mis à l’épreuve plus d’une fois depuis la chute du régime précédent, et renforce leur espoir en un avenir meilleur».
«Les chrétiens autochtones d’Irak ne sont pas des étrangers sur cette terre bénie. Nous sommes les descendants de ceux qui ont fondé la civilisation mésopotamienne. Nous sommes les descendants de l’épopée de Gilgamesh et de son profond contenu humain, les descendants d’Hammurabi, l’auteur de la première loi de l’histoire de l’humanité, et les descendants d’Abraham le Chaldéen, le père des croyants en un Dieu unique.»
Le Patriarche veut désormais que le gouvernement négocie avec lui sur la base des principes de citoyenneté et d’égalité, qu’il respecte la représentation de l’Eglise. Il veut également récupérer les maisons et les biens qui ont été confisqués. «Le rétablissement de la justice pour les chrétiens, peut encourager ceux qui ont émigré à revenir sur leur terre, à investir et à créer des opportunités d’emploi». (cath.ch/fides/bh)
Bernard Hallet
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