Le 7 mars dernier, l’Église copte-orthodoxe avait annoncé la suspension de son dialogue théologique avec Rome après la publication de la déclaration doctrinale autorisant les prêtres catholiques à accorder des bénédictions non liturgiques aux couples homosexuels.
Le cardinal suisse à répondu à une question du vaticaniste italien Sandro Magister à ce sujet. Il a confié que durant la phase de préparation de la réunion de la commission mixte de dialogue théologique entre Coptes et catholiques, organisée en janvier sur une question touchant à la mariologie, le coprésident copte s’était dit «très préoccupé» par ce texte.
Le cardinal Fernandez a alors été invité à participer directement à cette réunion œcuménique afin d’expliquer la situation. La présence du cardinal argentin n’a pas été possible, la date de cette réunion coïncidant avec celle de l’assemblée plénière du dicastère pour la Doctrine de la foi.
Néanmoins, le cardinal argentin a envoyé une contribution écrite, mais la partie copte a considéré que cette réponse «n’était pas suffisante», a expliqué le cardinal Koch. Le cardinal Fernandez s’est donc entretenu avec le pape pour savoir «comment surmonter ce problème», et le choix a été fait d’envoyer le cardinal argentin au Caire pour une explication directe avec le patriarche copte Tawadros II.
Ce voyage, organisé le 22 mai, a permis au préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi de lui fournir directement la «véritable interprétation» de ce texte. «Je pense qu’avec cette explication, nous pourrons espérer surmonter ce problème», a expliqué le cardinal Koch, avec prudence.
En quête lui aussi d’explications, le catholicos arménien de Cilicie Aram Ier, en visite à Rome cette semaine, a été reçu par le pape François, mais aussi par le cardinal Fernandez. Une rencontre qui, selon nos informations, aurait permis d’amorcer un dialogue, mais sans résoudre toutes les difficultés posées par la publication de cette déclaration doctrinale.
Outre l’administration de son Église qui couvre la diaspora arménienne, Aram Ier assume aussi un rôle œcuménique important en tant que président du Comité central du Conseil œcuménique des Églises (COE). Il est donc un interlocuteur essentiel pour Rome. L’Église catholique ne fait pas partie du COE à plein titre, mais participe à certaines réunions théologiques.
Dans un communiqué publié le 7 mars 2024, l’Église orthodoxe copte avait annoncé «suspendre le dialogue théologique avec l’Église catholique», soulignant son rejet de l’homosexualité en tant que «perversion sexuelle».
Cette décision avait été prise après consultation des «Églises sœurs de la famille orthodoxe orientale», dont font partie les Églises orthodoxes éthiopienne, érythréenne, syriaque, assyrienne, ou encore arménienne. (cath.ch/imedia/cv/gr)
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