Les religieuses alémaniques ne veulent plus payer pour les abus

Les communautés féminines de Suisse alémanique quittent la Conférence des Unions des ordres et des autres communautés de vie consacrée en Suisse (KOVOS). A l’origine de cette décision, la participation aux frais de l’étude principale sur les abus dans l’Église catholique.

Barbara Ludwig, kath.ch. Traduction et adaptation Lucienne Bittar

Organisée en association depuis 2019, l’association faîtière des communautés religieuses de Suisse doit faire face depuis le début de l’année à la démission de deux associations de communautés féminines, annonce le Tages-Anzeiger, regroupant les communautés et couvents féminins de Suisse alémanique et du Liechtenstein.

Sœur Annemarie Müller, présidente de l’Association des religieuses apostoliques de Suisse alémanique et du Liechtenstein (VONOS), l’a confirmé à kath.ch. C’est ainsi que 14 communautés, avec près de 1000 sœurs, quittent la KOVOS. L’association des communautés contemplatives de Suisse alémanique (VOKOS) devrait à son tour se retirer fin juin.

Le désaccord porte sur le financement de l’étude principale sur les abus au sein de l’Église catholique en Suisse. Celui-ci est partagé entre la Conférence des évêques suisses, la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ) et la KOVOS.

«Les religieuses plutôt victimes que coupables»

La VONOS refuse de cofinancer cette étude. «Elle n’est pas prête à payer pour quelque chose dont les religieuses ont été les victimes plutôt que les coupables», peut-on lire dans sa lettre de résiliation adressée à l’association faîtière.

Sœur Annemarie Müller est également prieure générale du monastère d’Ilanz dans le canton des Grisons. Elle a reconnu néanmoins auprès du Tages-Anzeiger qu’il y a aussi eu des sœurs dépassées par les événements dans les communautés féminines où des abus ont été commis. «Nous avons certainement une part de responsabilité dans ce problème, mais elle est bien moindre que celle des hommes», a déclaré la prieure générale.

Coûts de l’étude imprévisibles

Dans l’exposé des motifs à l’attention de l’association faîtière, il est également précisé que les coûts de l’étude de l’Université Zurich à venir ne sont pas prévisibles. «En outre, les études consécutives au projet pilote entraîneront des coûts administratifs plus importants pour la KOVOS.» Malgré tout, la VONOS a décidé de verser cette année, sur une base volontaire, une contribution de solidarité unique en faveur de l’étude.

Une question de relève aussi

Outre les coûts, les ressources limitées en personnel des communautés féminines jouent également un rôle. En raison du vieillissement et de la diminution du nombre de religieuses, il devient de plus en plus difficile de trouver des religieuses aptes à assumer des tâches supplémentaires, explique l’Association des religieuses apostoliques de Suisse alémanique et du Liechtenstein dans son exposé des motifs. La VONOS n’a actuellement aucune représentation au sein du comité directeur de la KOVOS, et il ne lui sera guère possible de le faire à l’avenir.

Les 27 couvents féminins contemplatifs de Suisse alémanique vont également quitter la KOVOS fin juin, a rapporté le Tages-Anzeiger. Des cercles informés ont confirmé cette information à kath.ch. (cath.ch/kath.ch/bl/lb)

Rédaction

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