Laos: 60’000 catholiques, un cardinal et des franciscains très actifs

«Les fidèles de la petite communauté catholique du Laos ont un fervent esprit missionnaire car l’avenir de l’Église locale est entre leurs mains. Selon la réglementation en vigueur, il ne peut en effet y avoir de missionnaires résidant de façon permanente dans le pays», a expliqué à l’agence Fides Paul Chatsirey Roeung, prêtre cambodgien du Vicariat de Phnom Penh.

La République démocratique populaire lao est un État socialiste. Ses 7,5 millions d’habitants sont majoritairement bouddhistes. Le pays compte toutefois 60’000 catholiques.

L’Église catholique a été officiellement reconnue par le Front laotien pour le développement national en 1979 et ses relations avec le gouvernement se sont progressivement améliorées. La liberté religieuse est reconnue par la Constitution de 1991 pour les adeptes des quatre religions officielles: le bouddhisme, le christianisme, l’islam et la religion bahaïe.

L’Église du Laos faisait à l’origine partie du Vicariat apostolique du Siam oriental. Elle est organisée aujourd’hui en quatre vicariats (Vientiane, Paksè, Luang Prabang, Savannakhet). Depuis 2017, elle a un cardinal, Louis-Marie Ling Mangkhanekhoun, vicaire apostolique de Vientiane, aujourd’hui âgé de 80 ans.

L’importance des laïcs

Pour mener à bien son travail pastoral, l’Église catholique du Laos s’appuie largement sur les laïcs. Le travail pastoral et missionnaire, témoigne le Père Chatsirey Roeung, se fait à petits pas. «Des catéchistes accompagnent les prêtres pour parcourir les villages et administrer les sacrements. Parfois, selon les besoins, ce sont les catéchistes-missionnaires qui visitent seuls les territoires, donnant un témoignage de foi et apportant l’Évangile, parfois en baptisant.»

L’Église veille aussi au renouvellement des vocations autochtones, tant sacerdotales qu’à la vie consacrée, et de ses laïcs impliqués. Malgré les difficultés, elle attire les jeunes Laotiens, affirme le Père Chatsirey Roeung. Elle compte aujourd’hui 50 séminaristes.

Directeur des Œuvres pontificales missionnaires du Laos et du Cambodge, ce prêtre cambodgien visite régulièrement la communauté catholique du Laos. La vie pastorale ordinaire se déroule paisiblement, témoigne-t-il, mais pour les grands rassemblements ou les initiatives spéciales, c’est plus compliqué, car l’Église doit requérir l’autorisation des autorités gouvernementales. Or, en fonction des responsables locaux des provinces, les relations entre l’Église et l’État sont plus ou moins faciles.

Une petite communauté active de Frères mineurs

Au sud du Laos, dans le vicariat de Paksè (22’000 catholiques, huit prêtres diocésains), on trouve également des Frères franciscains. Ils vivent dans un village fondé à l’origine comme léproserie par un prêtre missionnaire français. Ils ont la charge pastorale de cinq villages et assurent le soutien pastoral de quatre missions sur le territoire. «Au cours des dix dernières années, les frères ont achevé la construction de cinq églises en briques et de quatre autres chapelles en bois, ainsi que du centre de retraite et de formation du vicariat», note le directeur des Œuvres pontificales missionnaires. Ils sont également à l’origine de projets de développement visant à fournir de l’électricité et de l’eau potable aux communautés rurales très pauvres et ils gèrent deux foyers d’étudiants. (cath.ch/fides/lb)

Lucienne Bittar

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