Jacqueline Straub, kath.ch, traduction et adaptation Lucienne Bittar
Madame la présidente de la Confédération, vous avez rencontré le pape François samedi. De quoi avez-vous parlé?
Viola Amherd: Nous avons abordé différents sujets, dont des questions de géopolitique. Et donc les conflits en Ukraine et au Proche-Orient. Nous avons parlé aussi de la Garde suisse bien sûr et de la construction de sa nouvelle caserne. Enfin, nous avons évoqué les cas d’abus en Suisse et la position des femmes dans l’Église catholique.
Vous avez également discuté avec le pape François de la conférence pour la paix en Ukraine qui aura lieu en Suisse les 15 et 16 juin 2024.
Oui, je lui ai personnellement remis une invitation. Il s’agira là de la première étape d’un processus de paix. Le pape a salué le fait que la Suisse, en tant que pays neutre, prenne cette initiative.
Le pape François sera-t-il présent?
Il n’y a pas encore eu d’inscription, mais je viens seulement de lui remettre l’invitation. Le pape François m’a néanmoins dit que le Saint-Siège soutenait l’initiative et y était même très favorable.
Les historiennes de l’Université de Zurich désirent accéder aux dossiers sur les cas d’abus. Avez-vous dit au pape que le Vatican devrait mettre ces dossiers à leur disposition?
C’est une décision qui appartient à l’Église. Elle est propriétaire de ces dossiers et c’est elle qui doit décider si elle veut en donner ou pas l’accès dans le cadre d’un travail de recherche. Personnellement, je suis pour la transparence.
Qu’avez-vous personnellement ressenti au moment de la publication de l’étude sur les abus dans l’Église?
Cela m’a beaucoup touchée et préoccupée, car il s’agissait avant tout d’enfants et de jeunes. En tant que parlementaire, je me suis toujours beaucoup engagée pour la protection des enfants et des jeunes.
Qu’avez-vous dit au pape au sujet de l’égalité des droits dans l’Église?
Je lui ai dit qu’en raison de ces abus et aussi, en partie, de la place qu’on accorde aux femmes dans l’Église, de plus en plus de personnes en Suisse quittent l’Église. Je le regrette. C’est pourquoi, il faut avant tout faire un travail sérieux. Les femmes font beaucoup de choses dans l’Église. Sans elles, de nombreuses prestations ne pourraient plus être assumées par l’Église. Il faudrait leur témoigner le respect nécessaire et les laisser participer aux décisions. (cath.ch/kath.ch/js/lb)
Rédaction
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/viola-amherd-les-femmes-devraient-participer-aux-decisions-en-eglise/