«Les signes qui accompagneront ceux qui auront cru»
Fribourg, 6 septembre 1998 (APIC) Si la réputation de faiseur de miracles du prêtre canadien Emiliano Tardif attire les foules partout où il passe, lui-même se garde bien d’en faire étalage. Il parle de son don de guérison comme d’un signe donné par Jésus pour faire grandir la foi de ses disciples. Les quelque 2’000 personnes accourues dimanche à l’église du Christ-Roi à Fribourg n’étaient pas venues voir un gourou.
Comme lors de tout rassemblement charismatique la rencontre commence en alléluias longuement psalmodiés. Recette éprouvée. L’animateur chauffe l’assemblée. «Est-ce que vous êtes heureux d’être en présence du Seigneur? Ouiii ! Alors nous l’applaudissons ! Le chant reprend : «Venez le célébrez». Le public ? très mélangé jeunes, familles avec enfants, personnes âgées, malades, handicapés venus de Suisse romande et de plus loin à l’invitation de l’Equipe de communion des groupes de prière du Renouveau charismatique. Ambiance détendue, sereine, mais sans exubérance ni exaltation manifeste. Un Renouveau bien civilisé.
La foule déborde de toutes les portes de l’église et de la grande salle. Les plus prévoyants ont apporté leurs pliants et suivent la célébration sous le préau devant un écran de télévision.
Après une vingtaine de minutes un frémissement parcoure l’assemblée: «il arrive». Avertissement du curé du Christ-Roi Alain de Raemy: le Père Tardif ne vient pas faire des miracles mais son charisme de guérison est un signe qui accompagne l’évangélisation.
L’allure banale d’un curé ordinaire
Revêtu d’une aube et d’une étole violette le religieux s’avance. Grisonnant, lunettes métalliques, l’allure banale d’un curé bien ordinaire. Un message simple, un langage simple, des gestes sobres, l’accent canadien chaleureux, Emiliano Tardif ne joue pas sur la corde de l’émotion. Des récits de miracles: les boiteux marchent, les aveugles voient, sont seulement les preuves tangibles d’une unique certitude: Jésus est vivant, présent dans son Eglise. Il n’y a aucune raison de pleurer sur le sort d’une Eglise soi-disant moribonde. Il faut au contraire se réjouir des progrès du Renouveau dans l’Esprit. E. Tardif présente des références solides et parfaitement catholiques: Jean Paul II, le cardinal Ratzinger, saint Alphonse de Liguori, le fondateur des rédemptoristes.
«Tous ont besoin de faire une rencontre personnelle avec Jésus, les yeux ouverts», souligne le missionnaire du Sacré-Cœur. «Avant ma guérison d’une tuberculose pulmonaire aiguë en 1973, et ma conversion au Renouveau charismatique, j’étais un prêtre sérieux, provincial de ma congrégation à St-Domingue, président de la Conférence des religieux. Je trouvais toutes ces choses comme parler en langue ou imposer les mains bien ridicules «, plaisante-t-il.
Son charisme de guérison se révèle peu à peu, tout comme celui qui lui permet de dire lors des rencontres de prière : «en ce moment le Seigneur guérit telle ou telle personne de telle ou telle maladie». Aujourd’hui Jésus guérit des malades lors de chaque rassemblement de prière «surtout grâce à la force de la prière communautaire».
Guérie d’un cancer généralisé
La confirmation est donné par Hélène, une mère de famille valaisanne guérie en juin 1985. Au début de la messe pour les malades, elle raconte l’évolution de son cancer d’abord aux os du pouce, puis à la colonne vertébrale, aux seins, à la gorge… Lorsqu’elle participe à une rencontre avec le Père Tardif, elle croit sa dernière heure venue et n’ose pas réagir lorsque le religieux annonce que Dieu est en train de guérir une femme atteinte d’un cancer généralisé. La guérison ne sera pas immédiate, mais totale au bout d’un mois. «Je ne témoigne pas pour moi, mais pour la gloire de Dieu. Priez en famille. Revenez prier dans les églises. Ne laissez pas l’argent et la télévision prendre toute la place dans vos vies.»
Comme au temps de l’Evangile, Jésus est vivant et continue à manifester sa mission de sauveur alors que beaucoup cherchent dans des directions erronées, commente le Père Tardif. La prière pour les malades est chargée de cette forte conviction. Quelques uns ont peut-être été guéris physiquement. Beaucoup sont repartis les batteries rechargées. (apic/mp)
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