Aide au développement: la Suisse reste pingre

La Confédération suisse a consacré, en 2023, 0,43% de son revenu national brut à l’aide au développement. Ce chiffre est encore loin l’objectif convenu au niveau international de 0,7 %, la Suisse ne se situant qu’au 10e rang des pays européens, déplore Alliance Sud.

Les chiffre publiés par l’OCDE le 12 avril 2024 indiquent une hausse pour l’année 2023. Mais elle est dû est essentiellement dû aux sommes consacrées à l’asile qui restent sur le territoire national et qui représentent près d’un tiers de «l’aide étrangère» totale, déplore la coalition des oeuvres d’entraide Alliance Sud. Comme par le passé la Suisse, gonfle ainsi artificiellement son aide publique au développement (APD).

28% des dépenses pour l’asile en Suisse

L’augmentation de l’APD helvétique résulte notamment des coûts d’hébergement des réfugiés ukrainiens en Suisse. En 2023, ils représentaient 28% des dépenses suisses en faveur du développement. Ces fonds sont utilisés pour la protection des personnes en Suisse, mais ils n’ont aucun effet sur la politique de développement et ne favorisent pas la réduction de la pauvreté et des inégalités dans le Sud global, dénonce Alliance Sud 

La Suisse ne figure qu’au 10e range de l’aide publique au développement | OCDE

Avec un taux d’APD de 0,43%, en comparaison internationale, la Suisse chute à la dixième place, derrière la Norvège, le Luxembourg, la Suède, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la France, le Japon et la Finlande.

Plus d’argent pour l’Ukraine que pour toute l’Afrique

«La Suisse doit enfin remplir l’objectif de l’ONU qu’elle a soutenu et consacrer 0,7% du revenu national brut au financement du développement », souligne Andreas Missbach, directeur d’Alliance Sud. En outre la reconstruction de l’Ukraine devrait également être financée par le budget de la coopération internationale. Dès 2025, l’Ukraine recevrait ainsi plus de moyens financiers que tous les programmes bilatéraux de la DDC en Afrique subsaharienne réunis.

«C’est un scandale: la communauté internationale a du mal à comprendre qu’avec une dette publique de 16%, la Suisse fasse des économies sur le dos des plus démunis», poursuit Andreas Missbach.

Une large coalition des milieux de la coopération internationale, de l’éducation, de la recherche, de la société civile et de la culture demande donc une augmentation de l’aide suisse au développement à travers la campagne #SoyonsSolidairesMaintenant. (cath.ch/com/mp)

Maurice Page

Portail catholique suisse

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