Evangile de dimanche: «C’est moi, c’est bien moi»

Les disciples sont rassemblés au cénacle pour partager la réalité incroyable qu’ils viennent de vivre. à ce moment, Jésus ressuscité vient et se tient au milieu d’eux. Il est là et sa première parole est: «la paix soit avec vous». Cela provoque en eux la panique: ils croient voir un fantôme. La résurrection après la mort n’est pas une suite qui va de soi. C’est une vie qui surprend: elle vient sans qu’on puisse savoir comment…

Jésus dit alors à ses disciples apeurés: «c’est moi, c’est bien moi». Pas besoin d’en dire plus.
Quand nous sommes perdus, celui qui dit: «c’est moi» nous réveille et nous relève; nous savons qui il est: c’est celui que l’on attendait et que l’on espérait. Notre univers s’ouvre.

«C’est moi», c’est aussi le Nom même de Dieu: «Je suis», «Je suis Celui qui est», «Je serai avec vous». C’est «dans un être-avec» que Dieu s’est révélé: Dieu a fait alliance une fois pour toutes et ne cesse de renouveler celle-ci. Il nous invite, nous aussi, à faire alliance avec nos proches pour être signe et témoin de la Présence de Dieu parmi nous, témoin de cette Résurrection qui vient comme défaire la mort.

En Jésus, Dieu s’est fait chair: Il s’est fait l’un de nous pour nous faire découvrir la valeur de notre vie humaine qui passe par le corps. Aussi, sa résurrection dans un corps pointe l’importance des relations dans la vie de tous les jours. Jésus, apparaissant parmi les siens, demande du poisson à ses disciples dont plusieurs sont pêcheurs; il accueille ainsi ce qu’ils peuvent lui offrir et il partage le quotidien de ses amis. Leurs vies le nourrit comme sa vie nourrira les communautés à travers le don du corps et du sang du Christ.

La résurrection, c’est une vie transfigurée par la présence de celui qui était mort et qui est là, de celui qui nous a aimés jusqu’à perdre sa vie pour nous et qui nous rejoint par sa Présence et sa Parole. Il nous donne sa paix et nous envoie être témoins de sa Résurrection.

«‘La paix soit avec vous’: cette parole de Jésus à sa Résurrection est devenue une parole liturgique.»

Mais la Résurrection n’est pas uniquement un événement d’il y a 2000 ans.
C’est la réalité que nous attendons et espérons après notre vie mortelle.
C’est aussi une réalité que chacun peut expérimenter aujourd’hui:
La résurrection jaillit d’«un être-avec»: elle surgit à travers une présence fraternelle qui fait de nous des compagnons; dans l’épreuve, cela transfigure le quotidien.

Faire corps ensemble, partager les réalités concrètes de la vie : doutes, questions, repas, échanges, souffrances et joies donne sens, force et vie et, au cœur même des épreuves, la vie reprend sens.
Par un tel compagnonnage, une personne éprouvée ou brisée peut réactiver la foi élémentaire en la vie. Quelqu’un est à ses côtés, présence aimante: au cœur même des épreuves, une vie nouvelle peut se faire jour et relever. Résurrection!

Chacun peut ainsi vivre ou donner de vivre l’expérience de la résurrection qui ouvre à la Résurrection aux derniers jours.

«La paix soit avec vous»: cette parole de Jésus à sa Résurrection est devenue une parole liturgique. Elle prend tout son sens si notre vie permet à l’autre, à côté de nous, d’entrer dans cette paix que Dieu nous offre: se tenir au milieu, écouter, rassurer, envoyer, voilà ce que Jésus fait, voilà ce qui relève et ressuscite.

Sœur Nicole Lechanteur | Vendredi 12 avril 2024



Lc 24, 35-48

En ce temps-là,
les disciples qui rentraient d’Emmaüs
racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons
ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore,
lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte,
ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous bouleversés ?
Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi !
Touchez-moi, regardez :
un esprit n’a pas de chair ni d’os
comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole,
il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d’étonnement.
Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
qu’il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara :
« Voici les paroles que je vous ai dites
quand j’étais encore avec vous :
«Il faut que s’accomplisse
tout ce qui a été écrit à mon sujet
dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.» »
Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
Il leur dit :
« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait,
qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
et que la conversion serait proclamée en son nom,
pour le pardon des péchés, à toutes les nations,
en commençant par Jérusalem.
À vous d’en être les témoins. »


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