Rome: Symposium d’experts au Vatican du 29 au 31 octobre
Rome: 28 octobre 1998 (APIC) L’inquisition est probablement un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’Eglise. A la veille du troisième millénaire, Jean Paul II souhaite que l’Eglise fasse son examen de conscience et demande pardon pour les fautes commises. Un symposium international organisé au Vatican du 29 au 31 octobre par la Commission théologique et historique du Grand Jubilé de l’an 2000, doit contribuer à établir les faits réels de façon à ne pas bâtir les accusation sur des «on-dit».
La tenue de ce symposium est une façon de répondre à la demande de Jean-Paul II qui, dans sa lettre apostolique pour la préparation du Jubilé, Tertio Millennio adveniente, écrivait: «Il y a un chapitre douloureux sur lequel les fils de l’Eglise ne peuvent pas ne pas revenir en esprit de repentir: le consentement donné, surtout en certains siècles, à des méthodes d’intolérance et même de violence dans le service de la vérité (…).La considération des circonstances atténuantes ne dispense pas l’Eglise du devoir de regretter profondément les faiblesses de tant de ses fils qui ont défiguré son visage» (n. 35).
Etablir les faits réels
Le premier but de ce symposium est d’établir les faits réels de façon à ne pas bâtir sur des «on-dit», a relevé sur Radio Vatican le Père Georges Marie Cottier, théologien de la maison pontificale. L’Inquisition voulait à l’origine «combattre un mal»: «l’hérésie qui menace la foi du prochain, détruit l’unité de l’Eglise», a précisé le dominicain suisse. Il souligne l’exigence de notre époque de lutter contre des idées dangereuses pour l’homme, par exemple, l’antisémitisme. Face à l’inquisition, «le problème, dit-il, est de savoir s’il est légitime d’utiliser la violence, la torture, la peine de mort, pour combattre un mal. Avec le temps, les chrétiens ont affiné leur conscience morale. Le recours à de telles méthodes n’est pas compatible avec l’Evangile. Mais cette prose de conscience s’est développées très lentement».
Une trentaine de spécialistes
La session inaugurale du symposium commencera jeudi avec une allocution du cardinal Roger Etchegaray, Président du Comité pour le Jubilé. Parmi les intervenants, en langue française, on trouve les Professeurs Jean-Louis Biget, de l’Ecole normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, avec une communication sur «L’Inquisition, le catharisme et le valdéisme en Languedoc»; Jean-Pierre Dedieu (CNRS, Bordeaux) sur «L’inquisition et le peuple en Espagne»; Bernard Vincent (Hautes Etudes, Paris), sur «L’inquisition et les morisques»; Bruno Neveu (Hautes-Etudes, Paris), sur «Y a-t-il une hérésie inquisitoriale?»,; Charles Amiel (Collège de France); les PP. Jean-Michel Garrigues (Ecole de Théologie, Rimont) et Guy Bedouelle, op (Fribourg, Suisse); Bartholomé Benassar (Université de Toulouse, le «Mirail»).
C’est le second symposium de ce type organisé par la Commission dans le cadre de la préparation du grand jubilé. L’an dernier, à même époque, le symposium a en pour thème «les racines de l’anti-judaisme en milieu chrétien».
La Commission théologique et historique du Comité pour le Jubilé travaille en fait depuis deux ans sur les moments de l’histoire de l’Eglise que le pape Jean Paul II souhaite voir réexaminés. Pour le Père Georges Cottier, le repentir de l’Eglise doit se baser sur des faits avérés, «car on ne peut pas demander pardon pour des fautes qui n’existent pas. On ne va pas non plus réagir à des slogans qu’on nous lance parfois gratuitement; nous voulons d’abord réaliser un travail scientifique, d’historiens!» (apic/imed/mp)
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