Mgr Hlib Lonchyna, administrateur apostolique de l’Éparchie Saint Volodymyr le Grand à Paris, dont dépend le Père Nazar, un prêtre âgé de 45 ans et doctorant à la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg, lui a retiré sa mission. Il déclare vouloir administrer lui-même ou par l’intermédiaire d’un autre prêtre les affaires de l’Eglise gréco-catholique en Suisse.
Le Père Zatorskyy a notamment comparé Vladimir Poutine à Adolf Hitler et a critiqué la neutralité suisse tout comme la réticence du pape à critiquer Moscou. Lorsque le pape François a parlé de hisser le «drapeau blanc» lors d’une interview à la télévision tessinoise et qu’il a demandé à l’Ukraine d’avoir le courage de négocier, le prêtre ukrainien a accusé le pontife de diffuser de la propagande russe.
En tant que prêtre, Zatorskyy peut toutefois continuer à célébrer des offices. Il a déclaré au SonntagsBlick qu’on ne l’interdira pas de parler: «Je continuerai à me battre pour la liberté de l’Ukraine».
«Malgré les suggestions concernant la nécessité de négociations émanant de représentants de différents pays, y compris du Saint-Père lui-même, les Ukrainiens continueront à défendre la liberté et la dignité pour parvenir à une paix juste. Ils croient en la liberté et en la dignité humaine donnée par Dieu. Ils croient en la vérité, la vérité de Dieu. Ils sont convaincus que la vérité de Dieu prévaudra», ont déclaré les évêques du Synode permanent de l’Église gréco-catholique ukrainienne, réunis le 10 mars 2024 aux États-Unis sous la houlette de son primat Sviatoslav Chevtchouk, archevêque Majeur de Kyiv-Halych. «Les Ukrainiens se défendront. Ils savent qu’ils n’ont pas d’autre choix. L’histoire récente a montré qu’il ne peut y avoir de véritables négociations avec Poutine», déclarent-ils. (cath.ch/ugcc/kathpress/be)
Le cardinal Christoph Schönborn prend la défense du pape François
De son côté, le cardinal Christoph Schönborn a déclaré soutenir le pape François qui a récemment appelé, dans une interview à la Radio Télévision Suisse italienne (RSI), à entamer enfin des négociations dans la guerre en Ukraine. «N’ayez pas honte de négocier avant que la situation n’empire», avait déclaré le pape François.
Dans une interview accordée aux médias catholiques autrichiens, archevêque de Vienne a déclaré textuellement: «Je défends le pape François». On peut discuter si la formule de François parlant de «drapeau blanc» était adéquate. Mais une chose est sûre: «Si l’on ne commence pas à négocier, le massacre continuera».
«Dans la guerre d’Ukraine, il faudra des négociations – aucune partie n’atteindra 100%» de ses objectifs, a déclaré le cardinal Schönborn avec réalisme. Il accepte volontiers qu’on lui dise «que c’est là du défaitisme, mais une année supplémentaire de cette guerre avec des dizaines de milliers de morts et de destructions n’est pas une option». Pour lui, négocier n’est donc pas un signe de faiblesse. JB
Jacques Berset
Portail catholique suisse
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