Le schéma de l’encyclique

Après une introduction où le pape cite le «Connais-toi toi-même» des Anciens,

l’encyclique se déploie sur sept chapitres : .

Ch. I: La Révélation de la Sagesse de Dieu

– Jésus révèle le Père [7-12].

– La raison devant le mystère [13-15].

Ch. II: Credo ut intellegam [NDLR/La foi: Je crois pour comprendre]

– «La sagesse sait et comprend tout» [16-20].

– «Acquiers la sagesse» [21-23].

NDLR/Ces paragraphes commentent les livres bibliques de la Sagesse.

Ch. III: Intellego ut credam [NDLR/La raison: Je comprends pour croire]

– Avancer dans la recherche de la vérité [24-27].

– Les différents visages de la vérité de l’homme [28-35]

Ch. IV: Les rapports entre la foi et la raison [36-42]

– Les étapes significatives de la rencontre entre la foi et la raison [36-42]

– La constante nouveauté de saint Thomas d’Aquin [43-48]

– Le drame de la séparation entre la foi et la raison [45-48]

Ch. V: Les interventions du magistère dans le domaine philosophique

– Le discernement du magistère comme diaconie de la vérité [49-56]

– L’intérêt de l’Eglise pour la philosophie [57-63]

Ch. VI: Interaction entre la théologie et la philosophie

– La science de la foi et les exigences de la raison philosophique [64-74]

– Différentes situations de la philosophie [75-9]

Ch. VII: Exigences et tâches actuelles

– Les exigences impératives de la Parole de Dieu [80-91]

– Les tâches actuelles de la théologie [92-99]

Conclusion [100-108]

Dans un commentaire explicatif, la Conférence des évêques de Belgique illustre clairement les enjeux de la 13e encyclique du pape. Cette encyclique possède toutes les caractéristiques pour être considérée comme un document " historique «. Pourquoi la foi devrait-elle s’occuper de la philosophie et pourquoi la raison ne peut-elle pas se passer de l’apport de la foi ? Les questions posées par Jean-Paul II ne restent pas sans réponse

Bruxelles : Commentaire des évêques de Belgique

S’interroger sur l’essentiel, sans préjugés ni limites

Bruxelles, 15 octobre 1998 (APIC) Dans le cœur de tout homme se trouvent des interrogations qui sont indépendantes des différentes cultures, nationalités, races ou religions : " Qui suis-je ? D’où viens-je et où vais-je ? Pourquoi la présence du mal ? Qu’y aura-t-il après cette vie ? " (n. 1). C’est sur la base de cette expérience fondamentale que l’homme construit sa vie et lui donne son sens. La treizième encyclique de Jean-Paul II se place sur la longueur d’onde de ces interrogations fondamentales et elle y apporte la réponse du pape, fondée sur la vérité de la foi en Jésus Christ.

Plus de 100 ans après l’encyclique " Æterni Patris " de Léon XIII (4 août 1879), " Fides et ratio " propose à nouveau le thème des rapports entre la foi et la raison, ou si l’on veut, entre la philosophie et la théologie. Cette encyclique possède toutes les caractéristiques pour être considérée comme un document " historique «. Pourquoi la foi devrait-elle s’occuper de la philosophie et pourquoi la raison ne peut-elle pas se passer de l’apport de la foi ? Les questions posées par Jean-Paul II ne restent pas sans réponse. Elles ne sont pas posées comme un simple exercice théorique – ce thème pourrait à première vue induire une telle interprétation -, mais elles ont un caractère profondément existentiel, parce qu’elles déterminent le comportement des personnes.

S’interroger sur l’essentiel, sans préjugés ni limites

«Fides et ratio» part d’une situation culturelle désormais inadmissible, qui a conduit jusqu’à l’extrême la séparation entre foi et raison. Ce document entend solliciter ceux qui ont à cœur la vérité et qui ont une responsabilité dans la pensée et la culture, pour qu’ils s’interrogent sur l’essentiel, sans aucuns préjugés, ni aucune limite.

L’encyclique est une réflexion contenant un grand souffle philosophique et théologique. Loin de lancer des condamnations, Jean-Paul II pose au contraire un grave problème qui ne pourra pas ne pas susciter un large débat entre les hommes de culture : pourquoi la raison veut-elle s’empêcher elle-même de tendre vers la vérité, tandis que par nature elle est tendue vers ce but ? Elle possède les instruments adaptés, qui lui permettent la recherche permanente de la vérité, ne connaissant pas d’autre limite que la vérité elle-même.

Malgré cela, conséquence ultime de la pensée moderne actuellement en crise, divers mouvements philosophiques contemporains insistent en voulant idéaliser l’état de faiblesse de la raison, l’empêchant de fait d’être elle-même. Il en découle une vision de l’homme et du monde qui a privilégié l’arbitraire et le pragmatisme (n. 5), induisant un scepticisme général pour lequel " tout devient simple opinion» et dans lequel «on se contente de vérités partielles et provisoires " (n. 5).

La grandeur de la raison

Dès l’introduction, dans laquelle sont synthétisés tous les thèmes qui font l’objet de l’encyclique, en vertu de sa " diaconie de vérité " (n. 2), Jean-Paul II se fait le défenseur de la grandeur de la raison. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, surtout si l’on regarde l’histoire de ce siècle, la raison trouve dans la foi l’aide et le soutien les plus précieux, l’alliée fidèle qui lui permet de se retrouver elle-même. D’autre part, la foi chrétienne ne pourrait pas, à long terme, se confronter à une raison faible; elle a besoin, elle aussi, d’une raison qui tire sa force de la vérité, pour justifier la pleine liberté de ses actes.

L’objectif de l’encyclique Fides et ratio est, en définitive, de redonner confiance à l’homme contemporain (cf. n. 6). Tandis que dans l’encyclique " Veritatis splendor " – dont elle est la continuation – le Pape avait voulu attirer l’attention sur certaines vérités d’ordre moral qui étaient oubliées ou mal comprises, par le présent document " Fides et ratio «, il entend donner un enseignement sur la vérité elle-même et sur son fondement par rapport à la foi. Il s’agit d’un " devoir " que Jean-Paul II ressent, qui va bien au-delà d’une simple exigence tout justifiée qu’elle soit. […]

Contre la tentation du désespoir

«Une des plus graves menaces de cette fin de siècle est la tentation du désespoir " (n. 91). Face à ce drame, le défi que pose Jean-Paul II est celui de savoir passer " du phénomène au fondement " (n. 83) et ainsi " conduire les hommes à la découverte de leur capacité de connaître la vérité et de leur désir d’aller vers le sens ultime et définitif de l’existence " (n. 102). À partir de ce principe, est menée une analyse impartiale qui montre les limites insurmontables de certains systèmes philosophiques contemporains qui refusent l’exigence métaphysique d’une ouverture permanente à la vérité (cf. n. 81). L’éclectisme, l’historicisme, le scientisme, le pragmatisme et le nihilisme sont des systèmes et des formes de pensée qui, parce qu’ils ne sont pas ouverts aux exigences fondamentales de la vérité, ne peuvent pas être considérés comme des philosophies aptes à expliquer la foi.

«Vérité et liberté, en effet, vont de pair ou bien elles périssent misérablement ensemble " (n. 90). Si l’on veut, c’est là le message ultime qui ressort de l’encyclique " Fides et ratio " Ce document est un cri puissant lancé par Jean-Paul II pour réveiller la conscience de ceux qui ont à cœur la vraie liberté de l’homme. Cette liberté, dit le Pape, ne peut être atteinte et garantie que si le chemin vers la vérité reste toujours ouvert et accessible, à tous et en tout lieu. (apic/com/ab)

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