France: «Le refus de la vie est érigé en principe républicain»

«Le refus d’accueillir la vie est désormais érigé comme un principe fondamental de la République«, a déploré Mgr Laurent Ulrich après l’inscription dans la Constitution par le parlement français de la liberté d’avorter. L’archevêque de Paris a exprimé le 5 mars 2024 sa tristesse et son amertume. Devons-nous en rester là et nous satisfaire de cet état des choses ? se demande-t-il.

«Si l’on méprise ainsi l’enfant à naître, on sait aussi qu’il y a, à l’autre bout de l’existence, des personnes trop âgées, trop seules, trop pauvres ou trop malades, dont on ne manquera pas bientôt de dire – dont on dit déjà ! – que le geste le plus noble et fraternel serait, pour elles aussi, de précipiter leur fin», avertit Mgr Ulrich dans un message diffusé le 5 mars 2024.

Les souffrances et les angoisses qui traversent la vie des femmes «ne nous sont ni inconnues, ni indifférentes», souligne l’archevêque de Paris qui rappelle les déclarations de Simone Veil qui soulignait, il y a cinquante ans, au moment de la dépénalisation de l’avortement en France «qu’aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement».

Comment peut-on parler de liberté si l’avortement est la seule option promue?

«Avec les citoyens de tous bords qui veulent continuer à porter, au-delà des opportunismes partisans, le témoignage de la dignité indépassable de toute vie, nous croyons aussi que personne, quels que soient ses choix, ne peut ni ne doit être résumé ou réduit à ses actes. Nous considérons qu’il est en revanche de notre responsabilité d’interroger notre société. Comment peut-on parler de liberté si l’avortement est, au fond, la seule option promue ? Devons-nous en rester là et nous satisfaire de cet état des choses ?»

L’archevêque de Paris rappelle qu’il  existe pourtant des alternatives, qui méritent d’être soutenues et valorisées. Depuis des décennies, des croyants et des non croyants se mettent simplement au service des femmes pour les accompagner à travers leur grossesse, qu’elles décident de garder leur enfant ou de le confier pour l’adoption.

Le prélat s’inquiète également pour les soignants. Le vote du Parlement fait peser une nouvelle menace sur leur liberté de ne pas pratiquer, pour des raisons qui leur appartiennent, une interruption volontaire de grossesse. «Nous ne pouvons en effet pas concevoir que demain, un médecin ou une sage-femme puisse être condamné par la justice pour avoir refusé de mettre fin à une vie.» (cath.ch/com/mp)

Maurice Page

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/france-le-refus-de-la-vie-est-erige-en-principe-republicain/