Quatre ursulines de Fribourg trouveront place dans la Maison Salvator, dans le quartier majoritairement germanophone du Schönberg, rapporte le Bulletin de mars 2024 de la Région diocésaine Fribourg de langue allemande. Une autre religieuse, qui travaille à Bâle, renforcera la communauté par des visites régulières.
«Ce nouveau projet de logement correspond à notre mission», affirme dans le bulletin Soeur Marie-Brigitte Seeholzer, supérieure générale des ursulines. A une époque où l’âge moyen des membres de la congrégation augmente, une question d’orientation s’est posée. «Bien sûr qu’il serait plus simple de regrouper toutes les sœurs qui sont à Fribourg en un seul endroit, relève Soeur Marie-Brigitte. Mais nous sommes convaincues que nous devons être présentes en différents lieux pour les personnes, afin de pouvoir vivre notre mission de diverses manières et promouvoir la croissance spirituelle (…) Nous voulons rester vigilantes, en recherche et ouvertes à la nouveauté».
Depuis 1989 déjà, une communauté d’ursulines réside dans le quartier de Villars-Vert, sur la commune de Villars-sur-Glâne. Trois autres sœurs vivent sur le terrain de Sainte-Agnès, dans le quartier du Jura (nord de Fribourg), alors que quatre autres habitent dans le couvent des ursulines à la rue de Lausanne.
Jusqu’en juin 2023, trois unités de soins de l’Institution de santé pour religieuses et religieux de Fribourg (ISRF) étaient basées au couvent des ursulines. Mais l’institution a dû fermer pour des raisons financières et organisationnelles. Les 22 lits de l’unité de soins ont été rattachés à un autre site de l’ISRF: la maison des Sœurs d’Ingenbohl, dans le quartier du Schönberg. Le déménagement de six ursulines nécessitant des soins était donc également prévu.
A la même époque, les salvatoriens ont souhaité réduire le nombre de chambres qu’ils louent aux étudiants de la région. «Nous avons simplement reçu la demande des Ursulines au bon moment», souligne le Père David Stempak, qui s’occupe des locations. Ainsi est née l’idée de mettre un étage du bâtiment à la disposition des ursulines. Comme des rénovations étaient de toute façon prévues, les religieuses ont pu exprimer leurs souhaits pour l’aménagement des espaces de vie.
«Nous considérons ce regroupement non seulement comme une bonne solution organisationnelle, mais nous nous réjouissons aussi de l’enrichissement spirituel qu’il nous apportera, assure le Père Stempak (…) Nous avons beaucoup de possibilités de nous rencontrer, ajoute le salvatorien. Je suis convaincu qu’il est temps, aujourd’hui, de ne pas se contenter de cultiver son propre jardin, mais d’emprunter de nouvelles voies dans l’échange et la communauté, d’être créatifs ensemble, d’œuvrer pour les mêmes objectifs. Beaucoup de gens considèrent aujourd’hui l’Église comme trop cléricale et trop masculine. Nous pouvons certainement apprendre des femmes – en particulier dans le domaine de la prédication».
Les deux communautés se concerteront pour déterminer le déroulement du quotidien, notamment si les prières et les repas seront régulièrement effectués ensemble.
Pour les ursulines, il est important de se familiariser avec le nouveau quartier, d’apprendre à connaître les gens sur place et de continuer à développer leurs charismes personnels. Les ursulines, plutôt francophones, et les salvatoriens, plutôt germanophones, auront également l’occasion de s’enrichir sur le plan linguistique. (cath.ch/cml/com/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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