Barbara Ludwig, kath.ch / traduction et adaptation Maurice Page
Rotmonten se trouve sur la colline de Rosenberg, au nord du centre-ville de Saint-Gall. L’église réformée y a été inaugurée en 1966. Son pendant catholique, l’église Sts Pierre et Paul a été construite en 1968 et consacrée en 1969. Les deux édifices religieux sont distants de 500 mètres.
«Dans le quartier de Rotmonten, l’œcuménisme est en bonne voie, beaucoup de choses se font déjà ensemble», indique à kath.ch Vreni Ammann, la responsable de la paroisse. Ainsi, des célébrations œcuméniques sont régulièrement organisés et une prière œcuménique a lieu une fois par semaine à Rotmonten. Un orchestre de quartier anime les cultes en musique. Les deux confessions organisent en outre des après-midi pour les seniors, un café de l’Avent, des randonnées, des pèlerinages et des soirées cinéma. Des offres pour les familles, comme un marché aux puces de jouets ou un théâtre de marionnettes, sont également mises sur pied en commun.
Cet œcuménisme vécu pourrait bientôt se renforcer en un œcuménisme spatial. «De nombreuses personnes s’éloignent de l’institution ecclésiale. Cela va de pair avec une diminution des besoins en infrastructures. Mais la présence dans l’espace restant est d’autant plus importante, explique Vreni Amman. En collaboration avec les réformés, il serait possible de regrouper les offres et d’animer un seul lieu dans le quartier. «Nous voulons donner aux personnes engagées et intéressées un espace pour célébrer et façonner la foi et la communauté. Si tout se passe bien, ce lieu aura un rayonnement sur les gens distanciés des Eglises mais ouverts.»
Des considérations financières entrent aussi en jeu. Concrètement, on s’attend à une baisse des recettes fiscales. C’est pourquoi il faut adapter les infrastructures aux possibilités financières futures.
Cet œcuménisme spatial aurait néanmoins une conséquence radicale: une des deux confessions devrait renoncer complètement à son église et à ses bâtiments paroissiaux. Pour l’instant, on ignore encore laquelle devrait accepter ce sacrifice. On ne sait pas non plus si la partie réformée s’engagera dans le processus. L’assemblée des de la paroisse évangélique réformée votera probablement en avril 2025 sur sa stratégie immobilière.
De leur côté, les catholiques de Rotmonten seraient prêts à renoncer à leur église. «Mais ce ne serait pas un processus de décision honnête et ouvert si les deux sites n’étaient pas prêts à construire l’avenir avec les autres ou à confier leurs bâtiments à un nouvel utilisateur», estime Vreni Ammann. «Personne n’aime sacrifier un bâtiment auquel il est attaché. Il doit y avoir une ›plus-value’ qui rend le sacrifice supportable». Même ceux qui pourraient garder leur église devront faire des sacrifices: «Les autres ne seront pas simplement des invités, mais prendront aussi l’espace pour eux et l’aménageront. Dans le meilleur des cas, nous aménagerons beaucoup de choses ensemble.»
Différents critères sont pris en compte lors du choix de l’une ou l’autre église. L’état actuel des bâtiments, les besoins d’investissement. Il est également important de savoir quelle infrastructure correspond le mieux aux besoins.
Les deux confessions y réfléchissent désormais. «De quoi avons-nous besoin en tant que paroisse et croyants catholiques pour notre identité?» Il s’agit par exemple de l’année liturgique ou du style des célébrations ou des décors.
Pour le moment, ces discussions ont lieu au sein du conseil paroissial catholique et du conseil d’arrondissement protestant. Vreni Ammann attire l’attention sur le fait que les processus politiques et les niveaux de décision sont différents chez les catholiques ou les réformés. «La confiance mutuelle est l’alpha et l’omega de la démarche «, conclut-elle. (cath.ch/kath.ch/bal/mp)
Maurice Page
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