En préparation à la deuxième session de l’Assemblée synodale d’octobre 2024, le Secrétariat de la Conférence des évêques propose à la consultation de divers groupes et conseils au sein de l’Église un texte plaidant pour une «Église qui embrasse pleinement sa mission évangélique dans un dialogue ouvert avec le monde». Une Église qui «devrait avoir le courage de mettre sa Tradition/ses traditions en conversation avec les connaissances actuelles de la recherche théologique, philosophique et scientifique».
Alliant cadre théorique et propositions concrètes, les évêques belges insistent à la fin de leur texte sur des requêtes spécifiques. L’une d’elle concerne le diaconat des femmes. Interrogeant la signification du ministère ordonné dans une Église synodale, la Conférence des évêques belges remet en question l’interdit universel d’ordination qui est faite aux femmes.
« De plus en plus de femmes assument des responsabilités pastorales, y compris dans le cadre d’un ministère ecclésial reconnu (ministère)», écrivent-ils. «La question se pose de savoir si les femmes peuvent également être admises au ministère ordonné du diaconat. (…) Nous demandons le feu vert pour que les conférences épiscopales ou les assemblées épiscopales continentales puissent prendre certaines mesures. Ainsi, l’attribution d’une responsabilité pastorale croissante aux femmes et l’ordination diaconale des femmes ne doivent pas être universellement obligatoires ou interdites.»
Une argumentation similaire est proposée par les évêques concernant l’ordination sacerdotale des viri probati, des hommes mariés d’âge mûr. Elle non plus ne devrait pas «être universellement obligatoire ou interdite» selon eux.
La consultation de ce texte sur le terrain aura lieu avant l’envoi en avril, à Rome, d’un courrier synthétisant la position belge.
«Je suis un peu étonné de cette proposition des évêques», a exprimé sur RTBF, la Radio-télévision belge de la Communauté française, le chanoine Philippe Pêtre, responsable de l’unité pastorale Sambre et Heure et doyen de la Botte du Hainaut. «On la présente comme une promotion pour la femme alors que le diacre (…) est invité à prendre la dernière place.»
Pour le prêtre Gabriel Ringlet, ancien vice-recteur de l’Université catholique de Louvain, c’est plutôt là par contre une très bonne nouvelle. «Juste après la mort du Christ, il y avait des femmes diacres, c’est-à-dire des diaconesses qui avaient de vraies responsabilités, qui dirigeaient ce que nous appelons aujourd’hui des paroisses» rappelle le théologien. «Et voilà qu’on y revient deux mille ans après. Ça me réjouit.»
Concernant l’accès des hommes mariés à la prêtrise, il affiche le même enthousiasme. «Je crois qu’il faut de l’équilibre dans la vie, qu’il y ait des célibataires, des gens mariés, des prêtres qui travaillent aussi dans d’autres domaines que les questions uniquement religieuses. C’est cette variété-là qui est une excellente chose.» (cath.ch/cathobel/rtbf/lb)
Lucienne Bittar
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