Il y a un siècle, le Bambino Gesù passaient entre les mains du Saint-Siège, devenant rapidement un centre de référence pour la prise en charge d’enfants malades à Rome et dans le monde.
Premier hôpital pédiatrique italien, il fut fondé en 1869 par la duchesse Arabella Salviati, une aristocrate d’origine écossaise devenue romaine par mariage. Douze lits attendaient les petits malades dans une maison appartenant aux Salviati, en plein cœur de Rome. En 1887, l’hôpital déménagea dans l’ancien couvent de Sant’Onofrio, sur la colline du Janicule, où il se trouve aujourd’hui encore. Son déménagement sur un terrain du sud de Rome est prévu en 2030.
En une cinquantaine d’années, sous la direction des Salviati, plus de 33’000 enfants y furent hospitalisés. Le Bambino Gesù fit face à des urgences majeures, telles que le tremblement de terre d’Avezzano en 1915 ou l’épidémie de grippe espagnole de 1918.
En 1924, les descendants de cette famille romaine firent don de l’institution au Saint-Siège, par l’intermédiaire du cardinal vicaire de l’époque Basilio Pompili et avec l’accord de Pie XI. C’est ainsi que le Bambino Gesù a trouvé son surnom d’«hôpital du pape».
Le Bambino Gesù a été visité pour la première fois par le pape Jean XXIII en 1958. Depuis, visiter cet hôpital est devenu une tradition pour les papes. Paul VI en 1968, Jean Paul II en 1979, Benoît XVI en 2005 et François en 2013 (puis à diverses reprises) se sont rendus sur les lieux pour y rencontrer le personnel soignant et les patients.
Après un arrêt forcé durant la Seconde Guerre mondiale, l’hôpital n’a cessé de s’agrandir au cours des décennies suivantes, précise Vatican News, avec plusieurs nouveaux centres médicaux, dont le tout dernier à Passoscuro en 2022. Il a aussi intégré le service national de santé italien et est reconnu aujourd’hui comme la plus grande polyclinique pédiatrique d’Europe et comme un important centre de recherche universitaire: 18’000 enfants y ont été suivis en 2023 pour des maladies rares.
«Le Bambino Gesù n’appartient pas seulement aux Romains mais à la communauté italienne et internationale», avait déclaré le pape en novembre 2019, à l’occasion des 150 de la fondation de l’Hôpital pédiatrique de l’Enfant Jésus. «En le créant, sa fondatrice Arabella Salviati, a offert un cadeau aux enfants du monde entier», avait-il estimé. 30% des admissions concernent d’ailleurs des patients de l’extérieur de la région du Latium, et 14% sont des ressortissants étrangers.
Cet hôpital accueille régulièrement des enfants blessés au cours de guerres. Des petits patients en provenance d’ex-Yougoslavie dans les années 1990, d’Afghanistan, de Syrie, ou encore d’Ukraine en 2022 et de Gaza en début 2024 y ont été soignés. (cath.ch/vn/lb)
Lucienne Bittar
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