L’ancien ministre de la justice du président Mitterand (1981-1986) livra un combat historique pour faire adopter la fin de la peine capitale en France. Au fil des années Robert Badinter a incarné la figure d’un sage au sein de la République française. Avocat, ancien ministre de la Justice, président du Conseil constitutionnel et sénateur, Robert Badinter s’est éteint à l’âge de 95 ans.
Robert Badinter a été souvent salué pour sa rectitude, son sens de l’État, son attachement aux principes de la République. Sa parole est souvent recherchée lors d’innombrables colloques ou dans les médias. Issu d’une famille juive de l’empire russe, il se signala aussi par ses nombreux gestes de fraternité avec le monde catholique.
En 2002, l’affiche du film Amen de Costa-Gavras confondant croix gammée et croix chrétienne fait scandale. Il signe alors dans l’hebdomadaire catholique La Vie un appel dénonçant «comme malsain cet amalgame de l’emblème nazi avec le symbole d’une religion.»
En janvier 2021 encore, il est invité par le Service national pour les Relations avec le Judaïsme (SNRJ) de la Conférence des évêques de France à un séminaire sur les liens entre la justice et la fraternité. «Je dis toujours que le droit a besoin d’un supplément d’âme, voici le moment de lui apporter» expliquait-il. «Il avait mené une admirable réflexion sur les fondements juridiques de la fraternité, se souvient le père Christophe Le Sourt, directeur du SNRJ, dans des propos rapportés par Vatican News.
À l’heure où le débat sur la fin de vie est aussi au cœur des débats en France, l’engagement de l’ancien ministre contre l’euthanasie avait également été remarqué. «La vie, nul ne peut la retirer à autrui dans une démocratie» déclarait-il ainsi en 2008 devant une commission de réflexion de l’Assemblée nationale. (cath.ch/newsva/mp)
Maurice Page
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