La bande de Gaza est aujourd’hui l’endroit le plus dangereux au monde pour un enfant, affirmait en décembre 2023 déjà l’Unicef. La situation ne fait que s’aggraver. L’organisation onusienne évalue aujourd’hui à un millier le nombre d’enfants amputés, souvent sans anesthésie, faute de produits disponibles et d’accès aux soins. «La déshydratation, la malnutrition et les maladies sont autant de menaces supplémentaires planant sur leur santé.»
C’est à Genève et à Rome qu’on atterrit les premiers enfants de Gaza envoyés à l’étranger pour être soignés. En Suisse, leur sauvetage est le fait de trois ONG, Children’s Right for Healthcare, Caravanes solidaires et UOSSM International (Union des organisations de secours et soins médicaux). Invité le 31 janvier au 19h30 de la TSR, Tawfik Chamaa, médecin de l’UOSSM, a déclaré: «Nous ne sommes pas en train de discuter du droit à la guerre des États, ni des Conventions de Genève, ni de sauver des civils ou d’éviter de bombarder des civils. Nous sommes au chevet de notre humanité. Des enfants blessés meurent par manque de soins.»
Pourtant, comme il l’a encore précisé, cela a été très compliqué pour ces ONG de convaincre les autorités suisses de faire venir ces quatre enfants. Ceux-ci sont du reste soignés dans des cliniques privées.
La situation est différente en Italie. Le projet d’accueil d’une centaine d’enfants blessés a été mis en place, après plusieurs semaines de négociations et d’organisation, grâce à l’implication du gouvernement italien. Il a été monté en collaboration avec les autorités égyptiennes, en accord avec les autorités israéliennes, et avec la supervision du Père Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte. Onze premiers petits gazaouis sont arrivés à Rome le 29 janvier et d’autres les ont rejoint le 5 février. Ils sont soignés dans plusieurs hôpitaux publics italiens et au Bambino Gesù, l’hôpital pédiatrique lié au Saint-Siège.
Ces premiers enfants palestiniens blessés arrivés en Italie ont été accueillis par des membres de la communauté catholique de Sant’Egidio et d’autres associations impliquées dans les corridors humanitaires et auprès des migrants. Parmi elles, Caritas Italie, le réseau ARCI et la Fédération des églises évangéliques.
La Communauté de Sant’Egidio est souvent présentée comme le bras diplomatique informel du Vatican. Elle bénéficie de huit années d’expérience de mise en place de corridors humanitaires pour les personnes fuyant les guerres. À ce jour, 7000 personnes ont ainsi pu être sauvées en Europe. La mise en place de ces corridors reste à chaque fois une vraie gageure. (cath.ch/ag/lb)
La Rencontre internationale pour la Paix de Sant’Egidio
La communauté de Sant’Egidio tiendra à Paris, en septembre 2024, sa 38e «Rencontre internationale pour la paix», a annoncé l’archevêque de Paris Laurent Ulrichdans sa lettre pastorale du 2 février 2024. «Il m’est souvent arrivé de participer» à ce pèlerinage de dialogue, d’amitié et de paix unissant les hauts représentants de toutes les religions du monde et de nombreuses personnalités du monde de la culture, de la société civile et de la politique, écrit Mgr Ulrich. «Et j’ai constaté que [cette rencontre] permet de développer un esprit et un désir de paix entre les peuples.»
La cérémonie de clôture sera organisée sur le parvis de Notre-Dame, dont la réouverture est prévue en décembre.
Lucienne Bittar
Portail catholique suisse
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