Wolfgang Holz, kath.ch/ traduction et adaptation: Raphaël Zbinden
Les personnes résidant en milieu rural sont souvent encore proches de l’Eglise. Vous considérez-vous vous-même comme religieux, allez-vous par exemple à la messe le dimanche?
Marcel Dettling: Je me considère comme religieux. Mais je ne vais pas à la messe tous les dimanches. J’ai été dans ma jeunesse servant de messe à Oberiberg (SZ). L’une de mes filles a également été servante de messe, une activité qu’elle a beaucoup appréciée. Je l’ai souvent amenée à l’église, qui se trouve à deux bons kilomètres et demi de notre ferme. Dans notre famille, pratiquer la religion signifie par exemple que chaque soir, avant d’aller nous coucher, nous faisons une prière du soir avec les enfants – une sorte de prière à l’ange gardien.
Comment se manifeste votre foi dans votre vie quotidienne?
Je pense que la foi et la religion jouent un rôle important dans les relations entre les personnes. Pour moi, en tant que politicien, la religion constitue une base pour interagir avec les gens, et dans mon métier d’agriculteur, avec les animaux. Dans le milieu agricole, la réflexion écologique existe depuis longtemps.
L’UDC milite principalement pour limiter le nombre d’étrangers en Suisse et la migration. Pourquoi le parti est-il si hostile aux étrangers? Sans eux, la Suisse ne fonctionnerait plus du tout…
Vous avez mal compris la politique de l’UDC. Nous n’avons rien contre les personnes qui viennent chez nous, qui ont un travail régulier, qui s’adaptent à notre culture, qui parlent notre langue et qui ne mettent pas en danger l’ordre et la sécurité publics. Nous n’avons rien contre l’immigration, qui est importante pour la Suisse. Mais nous voulons gérer nous-mêmes l’arrivée des étrangers. En outre, nous n’avons absolument aucune compréhension pour les étrangers criminels qui ne sont pas expulsés, ceux qui vendent de la drogue, qui maltraitent les femmes.
«L’UDC ne bougera pas d’un millimètre sur la question de l’adhésion à l’Union européenne»
En Allemagne, des milliers de personnes manifestent contre l’AfD et l’extrémisme de droite. Dans quelle mesure l’UDC se distingue-t-elle de l’AfD?
Je ne compare jamais l’UDC à des partis étrangers – que ce soit l’AfD ou d’autres partis, notamment aux Pays-Bas et en France. Nous sommes un parti populaire et nous nous occupons uniquement de la politique en Suisse. Je ne me risquerais pas non plus à faire de comparaison avec d’autres partis à l’étranger. Je n’ai pas de connaissances détaillées sur la question.
On me pose aussi parfois des questions sur Donald Trump aux Etats-Unis: je réponds que c’est aux Américains de régler ça en interne. En tant que parti, l’UDC n’entretient pas de relations avec des formations politiques étrangères, même si certains politiciens peuvent le faire individuellement.
Quels sont vos objectifs à la tête de l’UDC?
Je m’efforcerai de faire en sorte que notre Suisse reste un pays de liberté. Cette autodétermination et cette liberté sont finalement aussi la base de notre prospérité – nous le ressentons tout particulièrement dans le canton de Schwyz, où le Pacte fédéral de 1291 est exposé dans un musée. C’est pourquoi nous considérons que l’adhésion à l’Union européenne reste totalement taboue pour la Suisse, et l’UDC ne bougera pas d’un millimètre sur cette question. Par ailleurs, nous garderons un œil sur la migration, dont les chiffres ont explosé ces dernières années. (cath.ch/kath/wh/rz)
Rédaction
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