François Gloutnay/Présence Information religieuse
«Il nie catégoriquement les allégations qui le visent depuis hier, qu’il juge sans fondement», ajoute le communiqué de l’archidiocèse canadien. Le communiqué de l’archidiocèse de Québec ne précise pas si le cardinal a déjà reçu des directives de Rome. Il ne mentionne pas non plus s’il participera, durant son retrait provisoire, au Conseil des cardinaux dont il est membre depuis 2023.
Le 25 janvier, le nom du cardinal Gérald Cyprien Lacroix, l’archevêque de Québec et le primat de l’Église canadienne, apparaissait dans le tableau anonymisé des victimes déposé dans le cadre de l’action collective contre l’archidiocèse de Québec.
Les faits qui sont reprochés à l’archevêque seraient survenus en 1987 et en 1988 à Québec. La victime présumée était alors mineure. En 1987, le cardinal Lacroix n’était pas encore prêtre. C’est l’archevêque Maurice Couture qui l’ordonnera le 8 octobre 1988.
Dans l’Église catholique, dès qu’une allégation grave est signalée contre un prêtre, son évêque le «retire du ministère» tant que dure l’enquête chargée d’établir les faits et les circonstances de l’abus présumé. Le dicastère pour les prêtres, à Rome, reçoit ensuite les conclusions de l’évêque local et émet ses recommandations. Mais lorsqu’un évêque est visé, une autre procédure s’enclenche. Cette procédure a été définie par le pape François en 2019.
Dans le motu proprio Vos estis lux mundi – c’est le nom officiel de ce décret – le pape précise que lorsqu’un évêque est mis en cause, il revient à un archevêque d’en informer le Vatican qui lui transmet ensuite, dans un délai de trente jours, des directives sur la conduite à suivre. Quand un archevêque est mis en cause, c’est alors l’évêque doyen de la circonscription ecclésiastique – un regroupement d’un petit nombre de diocèses qui sont voisins géographiquement, ces diocèses sont suffragants de l’archidiocèse qui les regroupe – qui doit informer le dicastère pour les Évêques.
La circonscription ecclésiastique de Québec comprend les diocèses de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Trois-Rivières et Chicoutimi. L’évêque qui a le plus d’ancienneté est celui de Chicoutimi, Mgr René Guay. C’est donc lui qui doit, selon Vos estis lux mundi, informer le dicastère pour les Évêques.
Présence Information religieuse a demandé le 25 janvier à l’évêque René Guay s’il avait déjà averti Rome. «Mgr René Guay n’émettra aucun commentaire», a répondu le service des communications du diocèse de Chicoutimi. (cath.ch/pir/fg/bh)
Rédaction
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