Né à Orléans en 1950, Jean-Claude Mokry s’est engagé dans sa jeunesse dans le scoutisme. Après le service militaire, il décide d’entrer au séminaire, «à la grande surprise de mes parents qui étaient accablés par ce choix», expliquait-il, au moment de son départ à la retraite. Après des études aux séminaires du Puy-en-Velay et d’Orléans, il est ordonné prêtre en 1979, à Orléans, par Mgr Jean-Marie Lustiger, alors archevêque de la cité. «C’était l’époque du pontificat de Jean Paul II. Cela a constitué un véritable tournant dans l’Église catholique d’alors. On a parlé de «nouvelle évangélisation» en professant un esprit de reconquête qui n a jamais été le mien», racontait-il.
Peu après, il rencontre Hélène qui deviendra sa femme. Ensemble, ils font le pas de rejoindre l’Eglise catholique chrétienne. «Nous sommes allés ensemble à Berne pour y rencontrer l’évêque Léon Gauthier. Ainsi a débuté une étape de notre vie dont nous n’aurions jamais imaginé la suite.»
La famille s’installe d’abord à Colmar, en Alsace. La Mission vieille-catholique de France reconnaît le ministère de Jean-Claude. C’est là également qu’il rencontre Hans Gerny, le curé catholique chrétien de Bâle et futur évêque de l’Eglise catholique chrétienne de Suisse qui l’invite à venir en Suisse. En janvier 1990, Jean-Claude est élu curé-administrateur par le Conseil de paroisse de Genève. Sa famille le rejoint quelques mois plus tard. En 1992, après deux ans de cours à la faculté de théologie catholique chrétienne de Berne, Jean-Claude Mokry est installé comme curé des deux paroisses de Genève et de Lancy. Un poste qu’il ne quittera pas jusqu’à sa retraite en 2015.
A Genève les Mokry ont été très engagés dans l’oecuménisme, aussi bien avec les Eglises protestante que catholique ainsi que dans le dialogue interreligieux. Avec son épouse Hélène, décédée en août 2023, le curé Mokry été le délégué de l’Eglise catholique chrétienne au sein du comité de la Plateforme interreligieuse de Genève (PFIR) dont il assumera la présidence de 2002 à 2004.
La célébration d’adieu aura lieu à l’Eglise St-Germain, à Genève, le dimanche 21 janvier à 16h. (cath.ch/com/mp)
Tristesse et reconnaissance
«La mort de Jean-Claude Mokry mort me laisse avec un double sentiment de profonde tristesse et de grande reconnaissance, témoigne le pasteur Jean-Claude Basset, pasteur, initiateur de la PFIR. C’est le départ d’un ami sincère dont j’ai apprécié la bienveillance, l’engagement chrétien, et l’ouverture œcuménique et interreligieuse, depuis le jour, en 2002, où il a pris le relais de la présidence de la PFIR. Impossible de dissocier Jean-Claude de son épouse Hélène Quelen-Mokry qui partageait le même engagement et la même disponibilité, et qu’il a accompagnée jusqu’au dernier jour de sa maladie en 2023. Pour citer Nicolas Junod, autre président de la PFIR « Jean-Claude a su faire l’unanimité autour de son couple que tous nous avons aimé».
Maurice Page
Portail catholique suisse
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