Le courrier du pontife est adressé aux participants des 46es Rencontres européennes, que la communauté de Taizé organise cette année sur le thème «Cheminer ensemble» à Ljubljana, en Slovénie, du 28 décembre au 1er janvier. Environ 5’000 jeunes entre 18 et 35 ans, une majorité en provenance d’Europe, sont attendus à cet événement de nature œcuménique, sociale et culturelle. Parmi eux se trouvent 16 jeunes de Suisse romande qui ont quitté Genève ce matin.
Accueillis par une cinquantaine de paroisses slovènes, les quelque 1’300 Polonais, 710 Allemands, 420 Français ou encore 250 Ukrainiens auront accès à un grand nombre d’activités: réflexions théologiques, découvertes culturelles et artistiques, témoignage d’un agriculteur en transition écologique, tables rondes sur l’intelligence artificielle ou la fin de vie… Autant d’ateliers qui doivent permettre aux jeunes chrétiens européens d’échanger sur les défis de leur époque, mais également, de leur continent.
Ces jeunes ont reçu les encouragements du pape par l’intermédiaire du cardinal Parolin qui les a enjoints à réfléchir pendant leur séjour slovène à la «dimension profonde de l’écoute». «Nous vivons dans un monde plein de bruits où les valeurs du silence et de l’écoute sont étouffées», a souligné l’Italien, affirmant que «sans l’écoute, peu de choses peuvent croître ou se développer».
«Nous vivons un temps difficile avec des conflits et des guerres parsemés dans le monde, parce que personne n’écoute plus», affirme encore le chef de la diplomatie vaticane. Contre la logique qui veut que «celui qui crie le plus fort est digne d’être écouté», la volonté de «cheminer ensemble» doit signifier «barrer la route à la marginalisation, aux fermetures, à l’exclusion et au rejet des catégories de personnes».
Le cardinal Parolin a enfin mis l’accent sur la situation de certaines personnes dans nos sociétés qui se sentent «sans domicile» face aux défis de la société contemporaine, affirmant qu’ils ont besoin d’une «étincelle» de transcendance pour retrouver leur «vitalité». Le pape François «compte sur vous et il vous fait confiance», a-t-il conclu.
Le pontife n’est pas le seul leader chrétien à apporter son soutien à la Rencontre de Taizé: le patriarche Bartholomée de Constantinople a par exemple vanté dans une lettre «l’éthos œcuménique de solidarité» qu’elles mettent en œuvre. L’archevêque de Cantorbéry Justin Welby s’est pour sa part remémoré dans un bref message la veillée de prière organisée par la communauté de Taizé sur la place Saint-Pierre en ouverture du Synode sur l’avenir de l’Église en septembre dernier, disant avoir été «très ému» d’y participer.
Cet événement a reçu aussi le soutien du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui a vanté les valeurs de «solidarité et de compassion» portées par la communauté de Taizé. «L’esprit de l’Union [européenne] est l’esprit de Taizé», a pour sa part affirmé Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne dans un long message.
Depuis le 3 décembre dernier, la communauté de Taizé compte un nouveau prieur, le frère Matthew, un anglican qui a remplacé le frère Aloïs. Fondée par le frère Roger (Roger Schutz) en 1941, cette communauté œcuménique rassemble des chrétiens de différentes confessions – principalement catholiques et protestants – désirant vivre en communauté dans le célibat et la prière. (cath.ch/imedia/cd/bh)
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