Certes, un peu partout, des hommes et des femmes de bonne volonté luttent courageusement contre cette sinistrose délétère. Mais leurs efforts semblent souvent mourir comme des vagues impuissantes sur les rivages de l’indifférence ou de l’échec.
Ecoutons davantage. J’entends aussi des voix qui aspirent ardemment à un sursaut d’espérance dans le crépitement des mauvaises nouvelles à répétition. Peut-être faut-il commencer par dresser aussi le bilan de tout le positif humain qui demeure, souvent caché, sous la méchante écume des actualités. Il y a aussi des progrès, par exemple dans les sciences et certaines techniques. Il y a encore des semeurs de beautés dans les arts et toutes sortes de créativités. Il y a toujours des apôtres de la justice et de la paix, qui s’investissent vaillamment dans les divers réseaux de la solidarité. L’écologie fait encore des émules, au-delà des slogans défaitistes.
«Être les bergers actuels dans les Bethléems de notre temps, c’est s’engager pour l’annonce de la foi pascale»
Tout cela, tous ceux/celles-là allument des étoiles d’espérance dans les ténèbres de l’univers. Merci.
Et puis arrive Noël. C’était aussi dans la nuit, celle d’un voyage très problématique, celle du refus de l’accueil, celle de la précarité qui est imposée aux plus pauvres. Jusqu’à la naissance d’un nouveau-né dans une mangeoire pour animaux. Et pourtant, c’était le Fils de Dieu en personne, le Sauveur du monde, le frère universel, le futur ressuscité de Pâques.
Celles et ceux qui croient au mystère de cette divine et humaine Nativité ne peuvent pas se contenter de rester là, devant la crèche au pied du sapin, à savourer quelques émotions romantiques, fussent-elles pieuses. L’enfant de Noël est devenu le héraut d’une bonne nouvelle, celle de l’amour plus fort que tout. En passant par la croix, l’Homme de l’Evangile a même terrassé la mort. Il est donc le maître de toutes les espérances, déjà réussies ou encore à venir.
Être les bergers actuels dans les Bethléems de notre temps, c’est s’engager pour l’annonce de la foi pascale, mais en étant conscients qu’elle est inséparable des combats pour les valeurs humaines de base, ainsi qu’en faveur d’une Eglise qui sache se renouveler dans ses pensées et dans ses actes.
L’espérance de Noël, oui. Mais aussi des porteurs de cette espérance sur les rudes sentiers de notre monde. Programme inspirant et stimulant pour 2024!
Claude Ducarroz
13 décembre 2023
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