«A l’approche des fêtes de fin d’année, l’angoisse monte encore d’un cran chez les familles des condamnés. Déjà en 2016 et 2020, le régime saoudien s’était servi de l’accalmie diplomatique et médiatique de la fin d’année pour exécuter de nombreuses personnes, parmi elles des mineurs. Il est à craindre que cela ne se reproduise cette année», communique la brache suisse de l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), en vue de la Journée des droits de l’homme.
Pour éviter cette probable peine de mort de huit jeunes hommes actuellement en détention, l’ACAT-Suisse lance une pétition qu’elle va directement adresser au prince héritier Mohammed bin Salman. Parmi les personnes menacées directement d’une exécution figurent Jalal Labad, Abdullah Al-Derazi, Youssef Al-Manasef, Hassan Zaki Al-Faraj, Ali Jaafar Al Mabiouq, Jawad Qureiris, Ali Hassan Al-Subaiti et Mahdi Al-Mohsen.
Ces huit jeunes hommes, tous issus de la minorité musulmane chiite, sont poursuivis pour leur participation à des manifestations contre le régime qui se sont déroulées depuis le printemps arabe en 2011. «Ils ont été arrêtés pour des faits qu’ils auraient commis alors qu’ils étaient mineurs. Chacun d’eux a été détenu à l’isolement pendant des mois, subissant des actes de torture. Ce n’est qu’au bout de plusieurs années de détention qu’ils ont été conduits devant la justice où, pour la première fois, ils ont pu être défendus par un avocat», détaille l’ONG chrétienne.
«Les juridictions pénales spécialisées, qui sont censées poursuivre les crimes liés à des actes terroristes, s’attaquent en réalité à toute personne s’opposant à la politique du régime. Malgré les déclarations des accusés faites devant le juge, pour dénoncer les actes de torture qu’ils ont subi en détention afin de leur faire signer des aveux, aucune enquête n’a été menée sur ces allégations. Pour les procureurs saoudiens, présenter des aveux forcés comme preuves est une pratique courante. Et dans les faits, les manifestants de la minorité chiite risquent souvent la peine de mort», se désole l’organisation.
«Ces deux aspects constituent une violation flagrante à la fois des conventions internationales ratifiées par l’Arabie saoudite et de ses propres lois, interdisant le recours à la torture et la peine de mort contre les mineurs», concluent l’ACAT dans son communiqué. (cath.ch/com/gr)
La Journée des droits de l’homme
La Journée des droits de l’homme est la commémoration de la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée le 10 décembre 1948 par l’Assemblée générale de l’ONU. Elle est célébrée chaque année dans le monde entier le 10 décembre.
L’ACAT-Suisse
L’organisation ACAT-Suisse (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) s’engage pour un monde sans torture ni peine de mort. L’ACAT est présente dans 30 pays et sa société faitière, la FIACAT, est représentée auprès d’instances telles que l’ONU, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et le Conseil de l’Europe.
Rédaction
Portail catholique suisse
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