La messe était présidée par le pontife, mais célébrée par Mgr Rino Fisichella, pro-préfet de la section pour les questions fondamentales de l’évangélisation dans le monde au sein du dicastère pour l’Évangélisation, qui organise la Journée mondiale des pauvres chaque année. De nombreux pauvres venus de Rome, d’Italie et du monde entier occupaient les premiers rangs dans la basilique vaticane.
Dans son homélie, le pontife a commenté la parabole des talents, dans laquelle un maître confie un capital financier à des serviteurs. Ces talents, que chacun est appelé à faire fructifier, ne sont pas des «capacités personnelles», mais des «biens du Seigneur», a affirmé le pape. Ce sont «ses biens, un véritable capital» que Dieu a offert à l’humanité: «Lui-même dans l’Eucharistie», «sa Parole de vie», «sa sainte Mère comme notre Mère», et «les dons de l’Esprit saint».
Ces talents sont distribués «à chacun selon ses capacités», a insisté le pontife. Dieu les confie à chacun dans le but qu’il poursuive une «mission personnelle» dans sa vie quotidienne, dans la société et dans l’Église. «Le ‘grand capital’ qui a été mis entre nos mains, c’est l’amour du Seigneur, fondement de notre vie et force de notre marche», a-t-il martelé.
Le pape François a mis en garde les nombreux «chrétiens enterrés», reprenant l’image du mauvais serviteur de la parabole, qui refuse de risquer le talent donné par la maître et l’inhume dans un champ. Ceux qui suivent cet exemple, a-t-il insisté, sont «bloqués par une fausse image de Dieu» et concentrés sur eux-mêmes au lieu de s’engager pour les autres.
Contre cette logique égoïste, le pape invite à contempler les «nombreuses pauvretés matérielles, culturelles et spirituelles» du monde actuel, en particulier les «existences blessées qui habitent nos villes». «La pauvreté est un scandale», a-t-il martelé, critiquant le sort de ces «pauvres devenus invisibles dont le cri de douleur est étouffé par l’indifférence générale d’une société affairée et distraite».
«Si nous ne multiplions pas l’amour autour de nous, la vie s’éteint dans les ténèbres», a insisté le pontife. Il a exhorté les chrétiens à prendre le «risque» de faire «circuler la charité» en démultipliant l’amour reçu en don de Dieu.
Après la messe, le pape récitera l’Angélus, comme à son habitude, à midi depuis la fenêtre du Palais apostolique. Après quoi, il partagera, comme lors des années précédentes, un repas avec des personnes démunies dans la salle Paul VI du Vatican, aménagée pour l’occasion en grand réfectoire. Ce déjeuner, organisé par le dicastère pour la Charité, sera offert cette année par les hôtels Hilton italiens. L’année passée, près de 1’300 pauvres avaient été reçus au Vatican.
La Journée mondiale des pauvres a été lancée par le pontife après le Jubilé des sans-abri organisé par l’association Fratello, au cours de l’Année de la miséricorde. Dans sa lettre de conclusion de l’année sainte, Misericordia et misera, publiée le 21 novembre 2016, le pontife a institué une journée dédiée uniquement aux pauvres, fixée au 33e dimanche du temps ordinaire. (cath.ch/imedia/cd/bh)
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