Pression financière sur le diocèse? Pas le bon signal répond Mgr Gmür

L’évêque de Bâle, Mgr Felix Gmür estime que la menace de la pression financière de l’Eglise cantonale lucernoise sur le diocèse pour le contraindre à agir plus vite contre les abus n’est pas le bon signal. Pour lui, moins d’argent signifie moins de ressources pour agir.

Avec Barbara Ludwig, kath.ch

Le synode de la corporation ecclésiastique du canton de Lucerne a décidé, le 8 novembre, de brandir la menace du bâton financier. Le parlement de l’Eglise cantonale a posé une série d’exigences en rapport avec le traitement des abus dans le diocèse de Bâle et veut faire contrôler régulièrement leur mise en œuvre par une commission spéciale.

Si l’évêché ne satisfait pas aux exigences ou aux délais fixés, «le synode se réserve le droit de décider de retenir une partie de la contribution à l’évêché», indique le texte d’une motion acceptée par 76 voix contre 12.  

Environ un demi-million de francs

Le Synode fait pression déjà pour l’an prochain: la commission spéciale doit faire un rapport au synode lors de la session d’automne 2024, qui décidera si la deuxième moitié de la contribution annuelle de l’Eglise cantonale sera versée à l’évêché. Il s’agit d’un montant de 442’000 francs qui est ainsi mis dans la balance.

Pas le bon signal

Interrogé par la TV alémanique l’évêque de Bâle relève que «la question est de savoir si c’est le bon signal. Si les contributions étaient réduites, ce ne serait pas bon. Il faut faire la mise à jour ensemble. Moins d’argent signifie moins de ressources pour la prévention et la lutte», a-t-il prévenu.

Les exigences du synode lucernois

Mgr Gmür a évoqué aussi la dernière mesure prise par le diocèse et annoncé deux jours plus tôt. L’évêché vient de charger un cabinet d’avocats indépendant d’effectuer des enquêtes préliminaires de droit canonique et d’examiner les demandes de réparation morale. Ces procédures seront donc désormais menées en externe, ce qui devrait garantir une plus grande indépendance. Le contrat a été signé le 6 novembre, a déclaré Felix Gmür, pour qui «c’est un pas dans la bonne direction et une étape importante».

Les exigences du synode lucernois reprennent en outre assez largement celles de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ) exprimées fin septembre. De son côté la Conférence des évêques a indiqué à l’issue de sa dernière assemblée les mesures qu’elle envisage et prépare. (cath.ch/kath.ch/mp)

Maurice Page

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