«Je n’ai pas bien dormi ces dernières semaines. J’ai reçu des menaces de mort et des lettres anonymes dans lesquelles on me maudit» a revélé Nicolas Betticher dans un long entretien au Matin Dimanche. «J’ai trouvé devant ma porte un cercueil bricolé en carton, recouvert de croix noires. Et quelqu’un a peint des signes sataniques sur la porte de notre église paroissiale Bruder Klaus, ici à Berne».
Face aux reproches, d’avoir été lui même partie prenante du système de dissimulation et de n’avoir pas réagi à l’époque (dans le cadre de l’affaire Frochaux NDLR) Nicolas Betticher se défend: «Je n’ai effectivement pas parlé publiquement de ce cas, mais je m’étais plaint en interne. Or on ne m’a pas entendu. À l’époque, on ne savait tout simplement pas comment réagir dans une telle situation.»
Le curé de Bruder Klaus assure aussi avoir reçu du soutien. Entre autres et indirectement du pape François a qui un confrère en visite à Rome a montré un article parlant de la situation suisse. Le pape lui aurait dit: «Dites-lui de continuer à se battre, même s’il doit continuer à critiquer des évêques. Je prie pour lui.»
L’article du Matin Dimanche est également l’occasion pour Nicolas Betticher de développer l’idée de la création d’un tribunal pénal canonique national pour traiter les cas d’abus sexuels. Selon la Conférence des évêques suisses, la chose devrait se discuter encore durant le courant du mois de novembre avec les dicastères romains concernés. (cath.ch/matinDimanche/mp)
Maurice Page
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