Turin: le Saint-Suaire sera exposé pour le Jubilé
Turin/Rome, 25 avril 1997 (APIC) L’»ostension» du linceul de Turin aura bien lieu comme prévu dans la cathédrale de Turin du samedi 18 avril au dimanche 14 juin 1998 et de nouveau en l’an 2000, dans le cadre des célébrations du grand Jubilé. Le cardinal Giovanni Saldarini, archevêque de Turin, l’a confirmé jeudi lors d’une conférence de presse organisée au Vatican.
La relique n’a subi aucun dommage lors de l’incendie de la cathédrale de Turin, dans la nuit du 11 au 12 avril. En accord avec les autorités locales, le cardinal a toutefois décidé de tenir secret le lieu où se trouve actuellement le linceul, dans l’attente des résultats de l’enquête qui devra déterminer si l’incendie est dû à un accident ou s’il s’agit d’un attentat.
Un nouveau musée
En tout état de cause, les «ostensions» auront lieu dans la capitale du Piémont, à grand renfort de transformations, en particulier, la restauration de nombreuses églises du centre ville : 30 milliards de lires y seront consacrés. L’ostension de 1978 avait amené à Turin quelques trois millions de pèlerins. Les responsables de la promotion touristique de la région ont mis sur pied 16 itinéraires touristiques et culturels. Parmi les centres d’intérêt, une exposition sur les photos de Secondo Pio, qui, il y aura un siècle l’an prochain, ont révélé l’image en «négatif» d’un crucifié sur la trame du tissu. Un nouveau Musée sur le Suaire, à la fois historique, scientifique et religieux, est également prévu. CD-Rom et Vidéo sur le Suaire et son itinéraire seront également disponibles.
Turin gardera le linceul
Pour ce qui est des conséquences de l’incendie, une loi vient d’être adoptée par le Conseil régional du Piémont pour débloquer 10 milliards de lires pour la restauration de la chapelle Guarini où était conservé le suaire et qui a été fortement endommagée par l’incendie. Mais on n’a encore pas décidé du lieu où le Suaire, en dehors des ostensions, sera désormais conservé. On prévoyait déjà de ne plus le conserver dans l’écrin actuel, de façon à éviter les pliures qui endommagent le tissu. Il sera donc conservé à l’horizontale dans un écrin de verre qui devra donc épouser les dimensions du tissu: 4,36 m sur 1,10. La question de trouver le lieu adéquat n’est pas encore résolue. En tous cas, du vivant du cardinal Saldarini, le suaire ne bougera pas de Turin, assure l’archevêque. Des rumeurs venues de Rome, – mais pas de milieux ecclésiastiques, précise-t-il -, le voudraient à Rome. Sauf demande du pape lui-même, il n’en est pas question, martèle Mgr Saldarini : «Il restera là où il est arrivé. Il appartient à l’histoire religieuse et civile de la cité», confirme Ugo Perone, représentant de la municipalité. Même une ostension temporaire à Rome est exclue, les transports endommageant à chaque fois la trame d’une manière ou d’une autre.
De nouveaux tests scientifiques ?
Le cardinal de Turin, préoccupé uniquement des examens scientifiques visant à la conservation du linceul, n’exclut pas qu’à l’issue du 3e congrès international sur le suaire, prévu à la fin de l’ostension de l’an prochain, du 5 au 7 juin, à Turin, les scientifiques du monde entier puissent proposer d’autres expériences. Leurs demandes seront toutes examinées. Pourtant la question était inévitable : quid des conclusions des examens demandés par l’église et publiés en 1988 par le cardinal Ballestrero, le prédécesseur de Mgr Saldarini sur le siège de Turin ? Ceux opérés sur la datation faisant remonter le tissu au XIIe siècle. , sont-ils encore tenus pour valables ou contestables ?
Le prof. Bruno Barberis, président de la Confraternité du Saint-Suaire, souligne qu’en neuf ans les techniques ont avancé, de façon à vérifier la méthode du Carbone 14. Pour un objet contenant de la cellulose, et ayant subi des vicissitudes variées dans son histoire, comme par exemple l’incendie de Chambéry en 1532, on aurait dû prendre en considération le changement des propriétés physiques du linceul, préalablement au test de la radio-datation. Donc, l’examen reste ouvert. Ceci représente «la position officielle», confirme le cardinal Saldarini.
Un cinquième évangile de la Passion
Le cardinal est personnellement convaincu de l’authenticité du suaire : un vestige «unique» dans l’histoire, et dont la formation est encore inexpliquée. Il «renvoie à la Passion de Jésus-Christ telle qu’elle est racontée dans les Evangiles», dit le P. Giuseppe Ghiberti, président de la Faculté de Théologie de Turin. Certains vont jusqu’à dire : «Un cinquième évangile de la Passion». (apic/cip/imed/pr)
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